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Chômage : 2018 s’annonce meilleur que 2017 en France

Ce n’est pas encore le bilan de l’année, mais cela commence à y ressembler. Le ministère du Travail a publié ce jeudi ses statistiques mensuelles concernant les inscriptions à Pôle emploi pour le mois de novembre. Selon ces données, sur les onze premiers mois de 2018, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire n’ayant pas du tout travaillé dans le mois, a baissé de 52.600 pour revenir à 3.410.800 en France métropolitaine. Lorsque l’on prend en compte aussi ceux ayant travaillé (catégories B et C), la baisse est de 40.700, à 5.586.400.

Baisse sur la catégorie A

En 2017, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A avait quasiment fait du surplace . A la fin du mois de novembre dernier, la tendance était, pour cette année, à une reprise du mouvement de  baisse enclenché pour la première fois depuis neuf ans en 2016 , dernière année pleine du quinquennat Hollande. Même si c’est avec un bémol : un rythme deux fois moins rapide (-1,5 % contre -3,3 % sur un an de novembre 2016 à novembre 2017).

Les deux années précédentes, les données de décembre, connues fin janvier, n’avaient au pire qu’infléchi les évolutions constatées jusque-là. L’inconnue est autrement plus importante cette année. Le  mouvement des « gilets jaunes » a certes démarré le 17 novembre, date à laquelle la mobilisation a été maximale, mais seuls les deux premiers actes se sont déroulés le mois dernier et c’est le 1er décembre, avec la montée des violences, que la pression est montée d’un cran.

Impact incertain

Cette crise sociale et politique,  dont l’Insee estime qu’elle coûtera 0,1 point de PIB à la France , vient s’ajouter à un ralentissement de la croissance alors que  les créations d’emploi dans le privé ont été moins dynamiques au troisième trimestre 2018. Si elle a pu pénaliser des entreprises en dehors du commerce, notamment en raison des difficultés d’approvisionnement, c’est bien  ce secteur qui a été particulièrement touché .

Mais l’impact sur le bilan du chômage en 2018 est incertain. Il est difficile de dire dès à présent si cela pourrait avoir provoqué un pic d’inscriptions à Pôle emploi en décembre, ni d’évaluer l’ampleur des renonciations à l’embauche de contrats de courte durée pour la période des fêtes, alors même que les statistiques qui seront publiées sont censées être corrigées des variations saisonnières.

41.000 salariés en chômage partiel

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a chiffré à 41.000 le nombre de salariés placés en activité partielle (ou chômage partiel) à cause de la fermeture de certains commerces. C’est autant qui ne viendront pas grossir les rangs de Pôle emploi. Ce dispositif de chômage technique aidé par l’Etat et l’assurance-chômage avait été renforcé et simplifié en 2008  sous Nicolas Sarkozy puis encore  sous François Hollande pour éviter autant que faire se peut qu’un coup de froid conjoncturel ne se traduise par des licenciements. Ni l’un ni l’autre n’avaient imaginé que cet amortisseur puisse servir à limiter les conséquences sur l’emploi d’un mouvement social, de surcroît inédit, comme celui des « gilets jaunes ». 


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