EconomieIdées - Débats

Les vacances allongeraient l’espérance de vie

Les vacances sont vitales. C’est le constat établi par une équipe de chercheurs de l’université d’Helsinki à l’issue  d’une étude étalée sur quarante ans et s’intéressant au mode de vie d’un échantillon d’hommes d’affaires finlandais.

« Ne croyez pas qu’avoir un mode de vie sain et équilibré compensera un rythme de travail intense, sans prendre de vacances, observe l’universitaire Timo Standberg. Les vacances sont un bon moyen de réduire le stress. »

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont étudié à partir de 1974 un échantillon de 1.222 hommes, nés entre 1919 et 1934 et présentant au moins un facteur de risque pour une maladie cardiovasculaire – le fait de fumer, une haute pression sanguine, un taux de cholestérol élevé, du surpoids…

La prégnance des vacances

Deux groupes furent constitués à parts égales. Dans le premier, les hommes recevaient tous les quatre mois des recommandations écrites et orales préconisant un mode de vie sain comme pratiquer une activité physique, avoir une alimentation équilibrée ou ne pas fumer. Si les conseils n’étaient pas suivis, les cobayes se voyaient administrer des lipides et des médicaments pour réduire la pression sanguine. Le second groupe était laissé en pleine autonomie et ne voyait jamais les chercheurs.

Au bout de cinq ans, les chercheurs établirent que le risque de contracter une maladie cardiovasculaire était réduit de 46 % pour le premier groupe. Mais la réactualisation de l’étude, en 2014, infirma les résultats : de 1974 à 2004, le taux de décès s’est avéré constamment supérieur dans le groupe des hommes surveillés que dans l’autre, puis identique de 2004 à 2014.

Quel facteur, dès lors, s’est avéré le plus déterminant dans l’espérance de vie de ces hommes d’affaires ? C’est en explorant des données non exploitées à l’époque que les chercheurs ont découvert la prégnance des vacances. Sur la période 1974-2004, les hommes du premier groupe qui prenaient moins de trois semaines de vacances par an affichent un taux de mortalité supérieur de 37 % aux cobayes qui s’accordaient des congés plus longs.

Travailler pendant les congés

« Dans notre étude, les hommes qui prenaient des vacances courtes travaillaient plus et dormaient moins que les autres […] Ces résultats suggèrent que la réduction du stress doit être une notion essentielle dans le traitement des maladies cardiovasculaires et se conjuguer avec les médicaments », conclut Timo Sandberg.

Si les Français ne sont  jamais autant partis en vacances qu’en 2017 , le fait de continuer à travailler même pendant ses congés  se banalise , malgré l’adoption d’une loi sur le droit à la déconnexion il y a deux ans. Selon une étude réalisée cet été par la plateforme d’offres d’emploi Monster, 35 % des Français acceptent souvent de travailler pendant leurs congés.


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