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Un Brexit sans accord serait un cauchemar pour l’industrie automobile

Lundi, la Grande-Bretagne va mener un test impliquant 150 camions, dans l’optique de traiter de longues files d’attente de poids lourds à Douvres, en cas d’une sortie sans accord. Alors que le spectre d’un « hard » Brexit le 29 mars se précise chaque jour un peu plus, l’industrie automobile se prépare aussi au pire. Depuis des mois, les constructeurs présents en Europe et a fortiori au Royaume-Uni peaufinent leur plan de secours. Chez PSA, on activera le programme d’urgence d’ici la fin du mois de janvier – si rien ne bouge côté politique. Chez Audi ou BMW, le bouton rouge est également à disposition.

Dans le détail, plusieurs problèmes se posent pour les constructeurs avec un « no-deal Brexit ». D’abord, il y aura les soubresauts de la livre, qu’il faudra encaisser dans les comptes. Ensuite, il y a aura le retour des droits de douane entre le Continent et l’archipel britannique. Faute d’accord d’ici fin mars, l’import-export de véhicules sera taxé à hauteur de 10 %, les échanges de pièces à 3 ou 4 %, en vertu des règles de l’OMC.

La peur du douanier

Enfin et c’est sans doute le pire, il faudra résoudre l’équation du retour des frontières sur la Manche et la Mer du Nord – donc des contrôles douaniers et de la paperasse. « La bureaucratie va menacer la production en flux tendus de notre industrie », s’insurge-t-on à l’Acea, l’Association des constructeurs automobile européens. Si les premiers concernés tâchent d’augmenter les stocks de pièces et de voitures outre-Manche, la potion sera tout de même plus qu’amère pour l’industrie, et l’emploi automobile au Royaume-Uni (environ 850.000 personnes).

En l’absence d’accord de libre-échange entre Londres et Bruxelles, les usines installées sur place (Toyota, Nissan et Honda, mais aussi BMW ou PSA), seront menacées sur le moyen ou long terme. « Il n’y aurait plus d’accord commercial et nous serions alors forcés de construire aux Pays-Bas », prévenait Harald Krüger, le patron de BMW, au Mondial de Paris. Par prudence, l ‘usine britannique de Mini fermera d’ailleurs tout le mois d’avril pour laisser passer l’orage.

Même Jaguar Land Rover, désormais détenu par l’indien Tata,  est en train de se doter de capacités d’assemblage en Europe de l’Est« Tout cela pourrait coûter des dizaines de milliers d’emplois au pays », avertissait sans fard il y a quelques semaines Ralf Speth, le patron de JLR.


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Un Brexit sans accord serait un cauchemar pour l’industrie automobile

Lundi, la Grande-Bretagne va mener un test impliquant 150 camions, dans l’optique de traiter de longues files d’attente de poids lourds à Douvres, en cas d’une sortie sans accord. Alors que le spectre d’un « hard » Brexit le 29 mars se précise chaque jour un peu plus, l’industrie automobile se prépare aussi au pire. Depuis des mois, les constructeurs présents en Europe et a fortiori au Royaume-Uni peaufinent leur plan de secours. Chez PSA, on activera le programme d’urgence d’ici la fin du mois de janvier – si rien ne bouge côté politique. Chez Audi ou BMW, le bouton rouge est également à disposition.

Dans le détail, plusieurs problèmes se posent pour les constructeurs avec un « no-deal Brexit ». D’abord, il y aura les soubresauts de la livre, qu’il faudra encaisser dans les comptes. Ensuite, il y a aura le retour des droits de douane entre le Continent et l’archipel britannique. Faute d’accord d’ici fin mars, l’import-export de véhicules sera taxé à hauteur de 10 %, les échanges de pièces à 3 ou 4 %, en vertu des règles de l’OMC.

La peur du douanier

Enfin et c’est sans doute le pire, il faudra résoudre l’équation du retour des frontières sur la Manche et la Mer du Nord – donc des contrôles douaniers et de la paperasse. « La bureaucratie va menacer la production en flux tendus de notre industrie », s’insurge-t-on à l’Acea, l’Association des constructeurs automobile européens. Si les premiers concernés tâchent d’augmenter les stocks de pièces et de voitures outre-Manche, la potion sera tout de même plus qu’amère pour l’industrie, et l’emploi automobile au Royaume-Uni (environ 850.000 personnes).

En l’absence d’accord de libre-échange entre Londres et Bruxelles, les usines installées sur place (Toyota, Nissan et Honda, mais aussi BMW ou PSA), seront menacées sur le moyen ou long terme. « Il n’y aurait plus d’accord commercial et nous serions alors forcés de construire aux Pays-Bas », prévenait Harald Krüger, le patron de BMW, au Mondial de Paris. Par prudence, l ‘usine britannique de Mini fermera d’ailleurs tout le mois d’avril pour laisser passer l’orage.

Même Jaguar Land Rover, désormais détenu par l’indien Tata,  est en train de se doter de capacités d’assemblage en Europe de l’Est« Tout cela pourrait coûter des dizaines de milliers d’emplois au pays », avertissait sans fard il y a quelques semaines Ralf Speth, le patron de JLR.


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