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Rafaut avale AEds pour cibler de nouveaux marchés dans l’aéronautique

Après sa prise de contrôle par le fonds d’investissement français HLD en juillet dernier, le  groupe Rafaut n’en finit pas de grandir. Il y a trois mois, ce spécialiste de la mécanique de précision dédié au secteur de l’aéronautique annonçait la construction d’une nouvelle usine près de Valenciennes (Nord). Le 10 janvier, il va signer le rachat du groupe AEds, fournisseur, comme lui, de grands donneurs d’ordres comme Airbus ou le secteur de la défense.

Composé de cinq filiales, AEds fabrique notamment des réservoirs pendulaires pour le Rafale et le Mirage 2000, ainsi que des éléments de circuits hydrauliques et de freins pour Airbus, ou encore des roues d’avion et d’hélicoptère. L’entreprise, fondée à Dreux en 2004, a progressé à coups de rachats successifs, pour atteindre 200 salariés et 46 millions de chiffre d’affaires. Mais l’un de ses deux fondateurs, Maurice Laffly, âgé de soixante-quinze ans, souhaitait se retirer. Avant de partir, il a choisi d’assurer l’avenir « en rapprochant AEds d’un groupe de taille similaire ». Son collègue, Jean-Christophe Bertolo, directeur général, réinvestit dans Rafaut, tout comme l’un des actionnaires financiers d’AEds, BNP Paribas Développement.

Taille critique

Avec cette opération, Rafaut, qui emploie 140 salariés à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et Salbris (Loir-et-Cher), va doubler son chiffre d’affaires, à 100 millions d’euros, une étape indispensable pour atteindre la « taille critique » exigée par les donneurs d’ordres qui cherchent à réduire le nombre de leurs fournisseurs, précise le PDG, Bruno Berthet.

Dans l’aviation commerciale, les deux entreprises bénéficient de portefeuilles complémentaires. Rafaut a pour principal client Airbus dont il est fournisseur de rang 1 et auquel il livre notamment des commandes de vol, tandis qu’AEds a Safran pour premier client. Dans le secteur de la défense, ce sont leurs produits qui viennent se compléter, comme sur le Rafale, où les réservoirs fournis par AEds s’accrochent à des fixations conçues et fabriquées par Rafaut pour Dassault Aviation. « Nous allons être en mesure de fournir une offre plus globale, de rapprocher nos savoir-faire et de progresser dans la chaîne de valeur de nos clients », se réjouit Bruno Berthet.

Mais la nouvelle ETI n’entend pas s’en tenir là et envisage d’autres opérations de croissance externe « qui s’inscriront dans la stratégie du groupe », indique Jean-Hubert Vial, l’un des cinq associés de HLD. D’ici là, Rafaut va optimiser ses moyens dans son nouveau périmètre et se concentrer sur sa nouvelle usine, qui devrait entrer en service au deuxième semestre de cette année.


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