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Macron renoue le contact direct avec les patrons étrangers à « Choose France »

Le gotha des affaires mondiales, qui n’a pu se réunir à Davos pour cause de Covid-19, va pouvoir célébrer ses retrouvailles en présentiel à partir d’aujourd’hui au château de Versailles pour une nouvelle édition de « Choose France ».

Condamné à des mini-sommets en virtuel depuis le début de la pandémie, Emmanuel Macron renoue avec les joies du contact direct pour convaincre de l’attractivité de la France quelque 140 dirigeants d’entreprises internationales – des habitués tels ceux d’Inditex, AstraZeneca, Siemens, Heineken, Solvay ou des nouveaux venus comme Stéphane Bancel de la biotech américaine Moderna. Une quarantaine de patrons de groupes et licornes tricolores assisteront également à l’événement, premier rendez-vous post-Covid des grands patrons. 

Soutien à une croissance durable

L’an dernier, malgré la crise sanitaire, la France a certes maintenu son rang de première destination des investissements étrangers, conquis en 2019 . Mais la concurrence s’est durcie . Tout l’enjeu pour Emmanuel Macron, pendant ces deux jours, va donc être de montrer que l’attractivité française sort indemne de la crise sanitaire et que, pour sa part, il défend toujours une politique pro-entreprise fondée sur le soutien à l’offre et la stabilité fiscale.

« La baisse des impôts de production de 10 milliards d’euros par an est un argument fort tout comme le régime fiscal des impatriés », dit-on à l’Elysée. Le plan de relance français et ses dispositifs de soutien à la compétitivité et à une croissance durable seront, bien sûr, mis en avant. Aucune mesure d’attractivité nouvelle n’est en revanche prévue pendant le sommet. 

Réunions bilatérales

Parmi les dirigeants présents à Versailles, certains ont déjà affiché leur intention d’investir en Europe, sans avoir élu le lieu. C’est le cas de l’américain Intel. Après un déjeuner auquel assistera Thierry Breton, commissaire européen, Emmanuel Macron doit s’entretenir ce lundi après-midi avec son CEO, Pat Gelsinger.

Il rencontrera également, en bilatéral, les dirigeants d’HP et de Qualcomm ainsi que le CEO d’ArcelorMittal avec lequel des discussions sont en cours pour la reprise d’Ascoval. Un échange est aussi prévu avec le CEO de Snap, qui devrait annoncer la création de son premier studio de réalité augmentée à Paris. 

Malgré la pandémie, le cru 2021 se présente bien. Au total, vingt-deux projets seront officialisés représentant potentiellement 3,5 milliards d’euros d’investissements et 7.000 créations d’emplois…

Ruptures technologiques

Ce lundi, le président de la République se rendra à Douai pour le plus gros contrat de cette édition de « Choose France » : 2 milliards d’euros engagés par le chinois Envision dans la construction d’une usine de batteries, créatrice d’emplois et surtout emblématique de la politique décarbonée que veut promouvoir la France. Les autres engagements pris à Versailles sont moins importants sur le plan financier mais s’inscrivent dans les filières d’avenir ou sont porteurs de ruptures technologiques.

Ainsi, l’allemand Zalando va investir 300 millions d’euros dans un entrepôt 4.0 dans l’Hexagone (voir page 17) et l’américain Westinghouse prévoit de créer un pôle de compétence en soudure de dernière génération (62 millions). Au programme également des projets dotés d’une dimension « verte » comme celui du ​suédois Tetra Pak à Châteaubriant pour un investissement de 100 millions.

Nombreux projets dans la santé

Aux côtés des promesses d’implantations nouvelles, de nombreuses extensions de sites sont prévues, dans l’agroalimentaire mais aussi la santé, secteur prioritaire de la relance qui fera l’objet d’une série d’annonces : lancement de lignes de production pour l’allemand Merck et le danois Novo Nordisk, renforcement du hub spécialisé dans la santé numérique s’agissant de l’américain Biogen. 

Dans cette période post-Brexit, où le Royaume-Uni est plus que jamais à l’offensive pour attirer les investisseurs internationaux, la p lace financière de Paris ne sera pas oubliée. Présent ce mardi à l’inauguration des nouveaux locaux de la banque JP Morgan au centre de la capitale, Emmanuel Macron ne manquera pas de rappeler les atouts de la France – des formations de qualité, un régulateur crédible – et sa volonté de développer une finance durable pour continuer à gagner des points.


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