Economie

Le groupe anglo-néerlandais Shell bientôt… uniquement anglais, au grand dam des Pays-Bas

Le géant anglo-néerlandais des hydrocarbures Royal Dutch Shell a annoncé lundi vouloir simplifier sa structure, qui se traduirait notamment par un transfert de sa résidence fiscale et de ses instances dirigeantes des Pays-Bas vers le Royaume-Uni.

Le groupe souhaite « aligner sa résidence fiscale avec le pays dans lequel il est enregistré, le Royaume-Uni », où il compte aussi relocaliser ses instances dirigeantes, a précisé le groupe dans un communiqué. Les actionnaires devront se prononcer le 10 décembre sur les modifications proposées.

« Je me rends très bien compte que l’annonce d’aujourd’hui va être difficile à encaisser pour bon nombre de gens. J’entends tout de même préciser que la simplification de notre structure est nécessaire en vue d’accélérer notre stratégie. Nous pouvons ainsi jouer un rôle majeur dans la transition énergétique », a commenté le CEO Ben van Beurden.

Mauvaise surprise pour le gouvernement néerlandais

Cette réorganisation du groupe anglo-néerlandais intervient moins d’un mois après l’entrée dans l’actionnariat de l’investisseur Third Point qui avait sollicité des changements. Third Point plaidait ainsi pour la scission de Shell en une entreprise active dans les énergies fossiles et en une autre société axée sur les sources énergétiques renouvelables. C’est ce pan d’activité notamment qui sera maintenu aux Pays-Bas, depuis La Haye et Amsterdam. Les responsables du groupe ont d’ailleurs fait savoir que les modifications envisagées n’allaient entraîner aucune conséquence sur les activités de Shell chez nos voisins néerlandais.

L’association britannique et néerlandaise Royal Dutch Shell remonte à 1907 lors de la fusion entre Royal Dutch Petroleum une société exploitant des champs pétroliers aux Indes néerlandaises, et Shell Transport and Trading. ancien magasin londonien de coquillages qui s’est tourné vers l’import-export de pétrole.

L’annonce n’est toutefois pas du tout au goût du gouvernement néerlandais, dont la réaction n’a pas tardé. « Nous sommes désagréablement surpris par cela. Le gouvernement regrette profondément » cette annonce du groupe anglo-néerlandais, a déclaré le ministre des Affaires économiques, Stef Blok, sur Twitter.