Economie

Technologistique cultive l’art du réemploi

Des fauteuils aux chaussons, il n’y a qu’un pas que Technologistique a franchi en 2021. La société d’Aulnat sait rebondir. Du tissu prévu pour des masques qu’elle ne fera jamais, naissent de nouveaux produits.

Cette sellerie a démarré son activité en 1997 par la réparation et la maintenance de sièges d’avions. Depuis son rachat par Frédéric Lagouarre, en 2008, elle travaille aussi pour le ferroviaire, les transports urbains, ainsi que pour des salles de spectacles et de conférences. « Tous ont les mêmes exigences : confort, sécurité et coûts d’usage les plus faibles possibles, et pour certains l’acoustique, expose le dirigeant. Quand nous remontons un siège, il y a une part de re-conception : il faut corriger ses faiblesses et mettre son apparence au goût du jour. » Alors, Frédéric Lagouarre a sauté le pas de la conception. En dessinant des fauteuils, il pense non seulement à leurs formes et caractéristiques techniques mais aussi au processus de fabrication : réduire le nombre de pièces constitutives pour réduire les coûts de main-d’œuvre et utiliser des matériaux plus nobles. Fondamental, pour Technologistique dont les marchés sont très concurrentiels : « Nous sommes une petite entreprise où tout est fait à la main : nous devons nous concentrer sur le haut de gamme à très haute valeur ajoutée. »

Cette marque va nous permettre d’avoir un grain de folie

Le confinement du printemps 2020 aurait pu avoir raison de cette PME qui génère 2,5 à 3 millions d’euros de chiffre d’affaires par an (30 personnes) mais elle s’est mobilisée pour fabriquer des masques dans un velours spécialement doublé d’un textile filtrant. Mais à l’arrivée des masques asiatiques, ses ventes ont été stoppées net. Alors que ses activités traditionnelles reprenaient, Frédéric Lagouarre a donc cherché un débouché pour les cinq kilomètres de tissus pour masques qui lui restaient sur les bras. C’est ainsi que sont nés des chaussons cousus main, vendus sous la marque « Sans les plumes ». Un clin d’œil à la mésaventure de 2020 : « Nous avons fabriqué des masques mais nous ne voulons pas y laisser des plumes. »

La marque s’est enrichie de trousses de voyage, housses, couettes lestées. Et l’imagination de Frédéric Lagouarre semble sans limite pour utiliser des chutes de tissus de qualité qui devraient « partir à la benne ». Il pense à des coussins dans un « beau tissu tricoté, souple et doux. Cette marque va nous permettre d’avoir un grain de folie pour fabriquer des produits de qualité : c’est du vrai recyclage ».

Cet article a été publié dans le numéro 2482 de Bref Eco.

RSE
Textile / Habillement / Cuir
Chaussons « Sans les plumes », brefeco.com