Economie

Potentielle invasion russe en Ukraine : le Bel 20 perd plus de 2,5 % en 15 minutes, l’indice russe chute de 5 %

Les bourses européennes ont ouvert en forte baisse ce lundi, en raison des tensions croissantes autour de l’Ukraine. Le Bel 20 à Bruxelles a perdu plus de 2,5 % après environ 15 minutes de négociations. L’indice star a franchi la barre des 4 000 points : les vingt actions sont dans le rouge. Les pertes s’accumulent également sur le marché plus large de Bruxelles. Même D’Ieteren, qui a annoncé un rachat important avant la bourse, n’a pas été récompensé et s’est retrouvé dans le rouge de 2,6 %.

Les marchés boursiers mondiaux tanguaient sévèrement lundi, inquiets d’une possible invasion imminente de l’Ukraine par la Russie. L’Europe chutait lourdement dans les premiers échanges, avec des pertes de 3,68 % à Milan, de 3,51 % à Paris, de 3,28 % à Francfort, touchant un plus bas depuis octobre, et de 1,91 % à Londres vers 09H00 GMT. En Russie, l’indice RTS plongeait de 5 %.

Les marchés asiatiques avaient déjà donné le ton plus tôt, Tokyo perdant 2,23 %, les Bourses chinoises reculant plus modérément (Hong Kong -1,41 %, Shanghai -0,98 %). Dès vendredi, les inquiétudes géopolitiques des investisseurs avaient fait basculer Wall Street nettement dans le rouge: le Dow Jones avait perdu 1,43 %, le Nasdaq 2,78 % et l’indice élargi S&P 500, 1,90 %.

Washington a réaffirmé dimanche que les Russes pouvaient attaquer l’Ukraine « à tout moment » et de nouveaux efforts diplomatiques intenses ce week-end entre les dirigeants occidentaux et le Kremlin n’ont pas fait baisser la tension.

Peur d’un conflit armé

« Le marché intègre le danger d’une guerre dans les cours », observe Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. « Même si l’espoir d’une avancée diplomatique de dernière minute dans le dossier ukrainien reste important sur les marchés, beaucoup d’investisseurs sont forcés de se séparer d’actions en raison de la hausse des risques géopolitiques ».

La peur d’un conflit armé pousse au contraire les investisseurs à se réfugier vers des actifs perçus comme plus sûrs, comme les emprunts d’Etat; le rendement à 10 ans de l’Allemagne, qui fait référence en Europe, tombait ainsi à 0,20 %, contre 0,30 % à la clôture vendredi.

Elle a aussi fait s’enflammer les cours du pétrole, au plus haut depuis sept ans. « Le cours du pétrole est ainsi très surveillé et pourrait atteindre le seuil des 100 dollars à court terme et peser un peu plus sur la hausse de l’inflation », estime Vincent Boy, analyste du courtier IG France.

Les tensions autour de l’Ukraine sont à leur comble, avec 130.000 militaires russes massés à la frontière ukrainienne qui mènent des manoeuvres tous azimuts. Le chancelier allemand Olaf Scholz est attendu lundi à Kiev pour poursuivre les efforts diplomatiques en vue de désamorcer la menace d’invasion russe de l’Ukraine.

Les bancaires massacrées

Toutes les valeurs étaient touchées par ce mouvement, mais les bancaires encore plus. A Paris Société Générale, particulièrement présente en Russie, chutait de 6,73 % à 33,54 euros, BNP Paribas de 5,19 % à 61,50 euros. A Francfort, Deutsche Bank plongeait de 5,71 % à 13,58 euros, et Unicrédit de 5,72 % à 14,80 euros.

Le transport bloqué

Les valeurs automobiles subissaient aussi de lourdes pertes, à l’image de tout le secteur industriel, sensible aux variations de l’activité économique. Renault chutait de 5,52 % à 33,96 euros à Paris, BMW de 4,12 % à 91,37 euros à Francfort.

Les compagnies aériennes, comme Air-France-KLM (-8,12 % à 4,04 euros) ou le géant du tourisme TUI (-6,43 % à 267,90 pence) à Londres étaient aussi fortement touchées.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les cours du pétrole restaient très hauts après leur envolée de plus de 3 % vendredi. Le baril de Brent pour livraison avril ne reculait que de 0,22 % à 94,23 dollars, et le WTI à échéance mars restait stable à 93,08 dollars vers 09H55 GMT.

L’euro cédait 0,34 % face au billet vert, à 1,1312 dollar. Le bitcoin s’effritait de 0,31 % à 42.100 dollars.