Economie

Vincent Bolloré va-t-il réellement prendre sa retraite le 17 février, comme il l’avait assuré ?

« J’attends le 17 février 2022 avec beaucoup d’impatience, je vous assure » . En regardant l’émission Complément d’enquête intitulée « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien » – on vous l’accorde, elle date d’il y a quelques années –, on peut apprendre beaucoup de choses sur l’entrepreneur français. Et l’une de ces choses est qu’il a annoncé qu’il prendrait sa retraite le 17 janvier 2022, jour qui marque le bicentenaire de la fondation de l’entreprise Bolloré, qui avait commencé son activité en tant que papeterie. L’entreprise s’était d’ailleurs fait une spécialité dans les papiers ultrafins dès 1918 en fondant la célèbre marque OCB, pour Odet-Cascadec-Bolloré, qui a été revendue en août 2000. Depuis, Bolloré a un pied dans l’agriculture (huile de palme), la mobilité électrique, les télécoms, les médias, la musique (Universal Music Group), etc.

“Dans 2225 jours”, disait donc Vincent Bolloré lors du tournage de l’émission, en affichant l’application qui en faisait le décompte, il allait passer la main en faveur de ses héritiers.

Si une célébration du bicentenaire est bien prévue ce 17 février, reste à voir si le dirigeant, dont la mainmise dans les médias est critiquée par certains, annoncera effectivement sa retraite, comme il l’affirmait, ou si elle sera repoussée. Une chose est sûre, pandémie de Covid-19 oblige, la vraie “fête” pour le bicentenaire a, elle, été repoussée aux mois plus chauds de l’été.

Influence médiatique sans précédent

Enfin, pas sûr que le Breton de 69 ans, qui fait partie des plus grandes fortunes de France (14e selon Challenges) et propriétaire de Vivendi (maison-mère de Canal +, donc CNews et autres) ne veuille vraiment passer la main en cette année d’élections présidentielles, même s’il assure ne jamais faire de politique.

Pas sûr non plus qu’il aille retrouver tranquillement des charentaises au chaud au fin fond de sa Bretagne familiale (mais pas natale). Car cette année notamment, Vivendi devrait acter la prise de contrôle totale du groupe Lagardère, très actif dans la presse papier mais également la radio et l’édition – dont parmi ses figures de proue médiatiques Paris Match, le JDD, Europe 1, RFM, les éditions Hachette…

De quoi étendre encore son influence médiatique. Les héritiers devront avoir les épaules solides pour assurer le suivi de cette dynastie.