Economie

Une première année réussie pour le nouveau groupe automobile Stellantis, qui dépasse les 13 milliards d’euros de bénéfice net

Stellantis a publié ce mercredi un bénéfice « record » de 13,4 milliards d’euros en 2021, malgré une production en baisse de 1,6 million de voitures avec la pénurie de semi-conducteurs.

Le groupe automobile, né début 2021 de la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, a enregistré un chiffre d’affaire de 152 milliards d’euros, en hausse de 14 % par rapport aux données cumulées des deux groupes en 2020.

Ces résultats rares dans le secteur, avec une marge opérationnelle de 11,8 %, ont été « boostés par l’accélération des synergies liées à la fusion et la réalisation de performances commerciales solides, et tirés par une focalisation sur la vitesse d’exécution depuis la naissance de la nouvelle entreprise« , a indiqué le groupe dans un communiqué.

Porté par le marché des voitures hybrides et électriques

En Europe, son principal marché, les ventes ont baissé de 3 % mais le chiffre d’affaires a augmenté de 5 %, notamment grâce aux voitures hybrides et électriques, vendues plus cher. En Amérique du Nord, les ventes ont baissé de 2 % et le chiffre d’affaires a rebondi de 15 %.

Le conseil d’administration va proposer le versement d’un dividende de 1,05 euro par action.

Stellantis prévoit pour 2022 un léger rebond du marché automobile mondial et une marge opérationnelle « à deux chiffres« . Le directeur général du groupe, Carlos Tavares, doit présenter son plan stratégique le 1er mars.

L’action Stellantis bondissait de près de 5% mercredi à la Bourse de Paris après que le groupe a publié un bénéfice « record » en 2021, malgré une baisse de sa production en raison de la pénurie de semi-conducteurs. A 9H23 le titre montait de 4,43 % à 17,06 euros, ce qui porte ses gains depuis le début de l’année à 2,19 %, tandis que Renault a grimpé de plus de 12 % depuis le 1er janvier.

Un coup de pouce pour ses salariés français

Stellantis a proposé pour ses salariés français une enveloppe globale d’augmentation salariale de 3,2 % avec une hausse générale pour tous les ouvriers de 2,8 % à l’issue des négociations annuelles obligatoires (NAO) achevées mardi soir.

« Il s’agit de trouver un bon équilibre entre la préservation du pouvoir d’achat et le maintien de la compétitivité de l’entreprise en France« , a indiqué le constructeur automobile, précisant que cette augmentation s’inscrivait « dans un contexte de transformation de l’industrie automobile avec la crise du Covid et celle des semi-conducteurs« .

Pour les techniciens en dehors de la filière agent de maîtrise, la hausse de salaire ne sera que de 2 %, a détaillé la CFE-CGC dans un communiqué. Les agents de maîtrise et les cadres ne bénéficieront, eux, d’aucune augmentation générale des salaires mais « 3,2% de la masse salariale sera entièrement consacrée aux augmentations individuelles« .

Au total, entre 15 et 20 % des cadres et agents de maîtrise ne bénéficieront d’aucune augmentation, une décision jugée « regrettable » par la CFE-CGC « après deux années très difficiles« .

Au vu de ses résultats pour 2021, le constructeur automobile a également promis une prime d’intéressement et de participation de 4 000 euros brut minimum par salarié. « Nous allons distribuer (…) 1,9 milliard d’euros à nos salariés. Cela représente une augmentation de 70 % par rapport à l’année précédente« , s’est réjoui le patron du groupe Carlos Tavares sur France Info. « C’est une politique de rémunération qui valorise la performance et l’engagement des salariés« , a également insisté un porte-parole de Stellantis.

Pour la CGT en revanche, « la direction est très loin du compte« . Le syndicat dénonce même « un vol manifeste » puisqu’en « 2020 avec 2 milliards de bénéfices, les salariés avaient touché 2 700 euros net« .

« La CGT revendique 400 euros d’augmentation de salaire par mois pour tous avec un salaire minimum à 2 000 euros« , a réagi le délégué syndical central Jean-Pierre Mercier.