Economie

Les betteraviers appellent à augmenter le prix du sucre

Si l’Union européenne veut assurer sa souveraineté alimentaire, il est urgent de répercuter, tout au long de la chaîne alimentaire, « l’augmentation spectaculaire des coûts de production » des cultures de betteraves, alerte vendredi la Confédération des betteraviers belges (CBB) à trois jours du Conseil européen Agriculture. « Les semis sont en cours dans toute l’Europe et les surfaces de betteraves sucrières en 2022/23 diminuent encore d’environ 2 %, et ce pour la cinquième année consécutive », constate la CBB. Depuis la fin des quotas, en 2017, la rentabilité et l’attractivité de la culture betteravière se sont effondrées et certains producteurs n’ont pas d’autre choix que d’abandonner ou diminuer leurs hectares de betteraves, selon la confédération.

Et dans le contexte actuel, « la hausse des coûts des engrais et du carburant, à laquelle s’ajoute l’augmentation des coûts des produits de protection des cultures, représente un surcoût d’environ 25 % par rapport à l’année dernière », sans parler de la flambée des prix de l’énergie qui augmente considérablement les coûts de transformation de la betterave, relève la CBB. « Après cinq années de crises et de faibles prix du sucre et de la betterave sucrière, qui ont fragilisé le secteur, ces fondamentaux doivent être pris en compte en premier lieu par le marché et se refléter dans les négociations contractuelles en cours entre les fabricants et les utilisateurs de sucre, c’est-à-dire dans les prix européens du sucre », selon Peter Haegeman, secrétaire général de la CBB.

La confédération prévient que « dans un contexte de hausse des prix des cultures de substitution », une nouvelle diminution de la superficie consacrée à la betterave sucrière au cours de la prochaine campagne « entraînerait une crise de l’approvisionnement dans plusieurs régions européennes ».