Une nouvelle équipe à la tête de la CPME du Rhône

La CPME du Rhône change de visages. Après le départ de François Turcas (il reste président d’honneur) qui a guidé l’organisation pendant plusieurs décennies, le nouveau président Franck Morize s’est entouré d’une équipe renouvelée et resserrée d’entrepreneurs chargés d’œuvrer pour la cause patronale dans trois domaines prioritaires : l’impact sociétal des entreprises, l’environnement et la recherche de nouveaux modèles.

« Je ne souscris pas à l’ambiance « churchilienne » actuelle qui annonce du sang et des larmes et la fin de l’insouciance. Le dirigeant d’entreprise n’est ni optimiste ni pessimiste, il est réaliste ». Le nouveau président Franck Morize, qui s’est lui-même lancé dans l’entrepreneuriat en juillet 2019 (Laiterie du Mont Aiguille à Clelles en Isère), donne le ton. Il entame son mandat à un moment où les défis lancés aux dirigeants sont nombreux. Pour tracer la voie et la stratégie de la CPME du Rhône, il s’est entouré de trois entrepreneurs bien connus en région lyonnaise : Philippe Bossanne, qui a créé il y a une quinzaine d’années les campings Huttopia ; Vincent Girma, président du groupe d’interim R.A.S. et Gaetan de Saint-Marie, dirigeant-fondateur de Qantis. Avec Franck Lebel, nommé secrétaire général, ils forment une équipe qui symbolise un certain renouveau et promet une gestion moins verticale de l’organisation patronale lyonnaise.

Le travail, d’abord

« Le travail est une valeur qui nous habite. Nous en sommes des farouches partisans. Il est une condition essentielle de l’existence et nos PME sont une opportunité pour quiconque veut se réaliser dans la vie. Je rappelle que 98,9 % des entreprises françaises comptent moins de 20 salariés. Bien sûr, la quête de sens au travail est un sujet qui nous est très cher. Les PME, dans lesquels on met un prénom sur chaque visage, sont une solution. Ce n’est pas un hasard si elles n’ont jamais été aussi attractives ». Le nouveau président ne veut croire ni à la grande démission (« elle n’existe pas, jamais il n’y a eu autant d’entrepreneurs ») ni à la décroissance (« nous n’y sommes pas partisans, nous croyons à l’innovation et aux entreprises qui la portent »). Et rappelle avec force que la CPME est favorable à une réforme de l’assurance-chômage : « Il n’est pas normal qu’il y ait autant d’offres d’emploi non pourvues. Nous devons revoir à la baisse le nombre de mois de protection contre le chômage. D’ailleurs, vu l’évolution démographique, dans l’avenir il nous faudra travailler plus, plus longtemps, tous ensemble, si nous voulons conserver nos avantages sociaux ».

De son côté, Vincent Girma remarque avec un peu d’humour : « Il y a vingt ans, quand un candidat à une embauche avait 5 minutes de retard, on ne le recevait pas. Aujourd’hui, quand il ne vient pas au rendez-vous, on le rappelle ». Mais il rappelle aussi que « le travail est l’un des principaux moyens de se réaliser dans la vie ».

L’entreprise doit se réinventer

Au total, les enjeux auxquels les PME ont à faire face sont très nombreux : remise en cause de l’organisation du travail et des modèles économiques, nouvelles attentes des salariés, retour de l’inflation et flambée des prix de l’énergie, décarbonation… La CPME a du pain sur la planche pour accompagner et soutenir des « petits patrons » et elle propose toute une gamme de services aux adhérents pour cela : formations, animations, rencontres et événements… « Sans dénigrer les grands groupes, il faut réhabiliter la PME qui doit elle-même se réinventer ». La CPME du Rhône prépare d’ailleurs un grand événement sur le thème de la transformation de l’entreprise, en mars 2023.

Philippe Bossanne, quant à lui, s’appuiera sur son expérience d’entrepreneur et sa sensibilité sociale (Huttopia a ouvert son capital à 40 collaborateurs) et environnementale pour convaincre et participer à cette transformation des entreprises. « Ne laissons pas de dettes à nos enfants. Nous devons être capables de proposer une croissance sobre et respectueuse ». Et comme lui, Gaëtan de Sainte-Marie insiste : « Cette grande transition offre aussi des d’opportunités à saisir ».