Economie

L’hydroélectricité au cœur du mix énergétique

Jeudi, Octobre 6, 2022 – 18:00

Gros titres dans la presse à l’occasion de l’inauguration par le président de la République de la première ferme éolienne française, au large de Saint-Nazaire, qui sera exploitée par EDF. L’éolien a le vent en poupe… tout comme le solaire, l’autre énergie verte. Mais on a tendance oublier que la principale énergie renouvelable n’est ni le vent ni le soleil…

Cette énergie renouvelable qui passe souvent sous les radars médiatiques, c’est l’hydroélectricité qui reste en tête des ENR, en France et dans le monde *. Elle va jouer un rôle important dans la transition énergétique en cours, dans la mesure où elle apporte ce que les deux autres sources sont incapables d’assurer : la possibilité de stocker l’énergie (sous forme d’eau dans les barrages) et de piloter de façon très flexible la production d’électricité.

Compétences régionales, potentiel international

L’histoire économique d’Auvergne-Rhône-Alpes repose en partie sur la filière hydroélectrique née, il y a un plus d’un siècle, avec l’avènement de centrales construites le long des cours d’eau alpins. Cette fameuse « houille blanche » a marqué de son empreinte plusieurs générations industrielles. La région abrite aujourd’hui 45  % du parc hydroélectrique français.

Avec plus de 5 000 personnes, la filière aurhalpine est une championne d’Europe et un acteur international de premier plan, portée par des fleurons comme General Electric, Artelia, EDF, CNR ou encore Schneider. Car si on ne construit plus de barrages en France depuis longtemps, ce n’est pas le cas ailleurs. Depuis 2010, ce sont 350 GW hydroélectriques (soit l’équivalent de 350 réacteurs nucléaires) qui ont été installés dans le monde, surtout en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Et d’ici 2050, on estime que les besoins en hydroélectricité dans le monde se monteront à 850 GW, avec de grands projets en Chine, en Inde, en Birmanie ou encore au Pakistan, au Congo ou au Pérou.

Savoir-faire et faire savoir

Plus l’éolien et le solaire prendront leur essor, plus leur intermittence mettra à l’épreuve la stabilité des systèmes électriques. Il faudra donc faire appel à l’hydraulique et au nucléaire pour gérer une production de plus en plus dépendante de la météo. Le business de l’hydroélectricité se jouera aussi sur la modernisation d’un parc vieillissant et la construction de microcentrales. D’aucuns rêvent aussi de l’aménagement de nouvelles STEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) à gros potentiel de stockage : pour rappel, quatre des six barrages français de ce type sont basés dans la région.

En nous imposant un hiver de sobriété, la guerre en Ukraine nous a rappelé l’importance de disposer d’une vraie souveraineté énergétique. L’hydroélectricité en est un acteur incontournable. C’est ce que veut rappeler l’association Hydro 21 à l’occasion de ses prochaines Rencontres Business Hydro organisées à Grenoble Alpexpo, les 10 et 11octobre.

* À l’échelle mondiale, l’électricité est produite à 60 % par des énergies fossiles (charbon, gaz), à 16 % par l’hydraulique, 10 % par le nucléaire et 8 % par l’éolien et le solaire. En France, en 2021, les ENR ont couvert 25 % de la consommation électrique dont plus de la moitié grâce à l’hydroélectricité.

Cet article a été publié dans le numéro 2511 de Bref Eco.

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