Economie

Lamazuna inaugure son éco-lieu

Lundi, Octobre 24, 2022 – 18:00

Quand Laëtitia Van de Walle quitte l’est parisien en 2018 pour s’installer, avec la quasi-totalité de son équipe, à Marches dans la Drôme, elle a une idée précise en tête : développer son entreprise de cosmétiques solides à objectifs zéro-déchet, Lamazuna, en accord avec ses valeurs entrepreneuriales, sociétales et environnementales. Quatre ans plus tard, la jeune entrepreneure vient d’ouvrir un éco-lieu abritant le siège social de sa marque.

Imaginé par Re-Source Architecte, le bâtiment tout récemment achevé ne passe pas inaperçu. Construit sur six hectares dont 10 000 m² destinés à un futur jardin remarquable en permaculture dans le but d’alimenter le restaurant d’entreprise à venir, il multiplie les bons points. Avec son ossature bois, son immense hangar en béton (impact carbone limité et parfaite longévité) de 1 600 m² doté d’une imposante baie vitrée laissant entrer la lumière naturelle, le lieu s’affiche comme respectueux de l’environnement et à énergie positive. Son efficacité énergétique maximisée permet de se passer de climatisation : « au plus fort de l’été, il y avait dans les locaux, exactement sept degrés d’écart avec l’extérieur », raconte la dirigeante. « Grâce à l’isolation en paille de riz, au toit végétalisé et aux puits canadiens qui récupèrent de l’air frais en été et de l’air chaud en hiver, les espaces sont climatisés naturellement ».

Une activité en baisse

« Le lieu a été conçu pour accueillir 150 collaborateurs. Nous ne dépasserons pas cette capacité », explique Laëtitia Van de Walle. C’est, selon elle, la limite d’une entreprise à taille humaine. Il faudra toutefois un peu de temps pour atteindre cet objectif. « Nous avons subi la crise de plein fouet ; nous étions 70 il y a deux ans et aujourd’hui nous sommes 32. Le bâtiment peut donc accueillir des entreprises qui partagent nos valeurs et voudraient bénéficier d’un cadre de travail et de vie agréable ». Le chiffre d’affaires de Lamazuna a ainsi été divisé par trois, passant de neuf millions d’euros avant la crise covid, à trois millions d’euros.

Une piscine d’eau de pluie

De nombreux aménagements sont encore en cours, comme l’installation dans le hangar d’un espace pour la fabrication des produits solides de la marque tels que les déodorants et shampoings qui représentent 40 % de l’activité. Et sous les pieds de ce nouvel espace se trouve d’ores et déjà une piscine de 30 000 m3 d’eau de pluie. L’idée ? Utiliser ces eaux pour alimenter les toilettes, rafraîchir l’air du bâtiment (à l’aide de batteries adiabatiques) et arroser les plantations du jardin.

Mais au-delà de ses caractéristiques technologiques, cet éco-lieu « a vocation à devenir un lieu de vie, d’échanges et de partages avec les populations environnantes, les touristes et les entreprises intéressées par le projet », conclut Laëtitia Van de Walle.

Pour rappel, le projet a représent un budget global de 6,4 millions, financé par trois banques : NEF (banque éthique), Bpifrance et la Banque populaire.

Cosmétique / Parfumerie