Economie

L’agriculture innovante au Sima

Jeudi, Novembre 3, 2022 – 19:30

Chocs climatiques, crises sur les marchés internationaux, modèles économiques fragiles, risques élevés… Pas facile d’être agriculteur. Et on leur en demande toujours plus.

Non seulement l’agriculture doit nourrir le monde mais elle doit le faire en préservant, voire en restaurant l’environnement. Sans solution, certains jettent l’éponge. D’autres partent à la retraite sans succession. D’autres encore, les plus passionnés, s’engagent à relever les défis. Il leur faut travailler en respectant la terre (pas trop d’engrais ou de produits phytosanitaires) et les ressources en eau, proposer des produits sains en assurant leur traçabilité, respecter le bien-être animal et prendre part à la transition énergétique.

Avant-garde

Cette nouvelle génération d’agriculteurs ne craint pas de s’appuyer sur les technologies pour faire mieux avec moins (d’intrants, d’énergie…). En réalité, une profonde mutation agricole est engagée, qui s’appuie sur le numérique, les datas, la robotique et les énergies nouvelles. On en aura la confirmation au prochain Sima (Paris, du 6 au 10 novembre), salon du machinisme agricole auquel participeront plusieurs entreprises régionales.

Ce sera le cas de la jeune société Meropy (Meylan/Isère) qui propose un robot de surveillance des cultures céréalières. En forme d’araignée, dont le corps est constitué d’un appareil prenant une photo par seconde, cette « roue » d’un mètre de rayon, conduite par GPS, parcourt les champs selon un circuit prédéterminé. Capable d’arpenter vingt hectares par jour, elle permet de repérer les bio-agresseurs (mauvaises herbes, rongeurs, maladies) et ainsi de mieux cibler les phytosanitaires tout en limitant les surfaces à traiter.

Valorem (Bordeaux, un bureau à Lyon) mise quant à elle sur l’agri-photovoltaïsme. Il s’agit de couvrir certaines cultures de panneaux solaires, les protégeant ainsi des fortes chaleurs d’été, tout en apportant un revenu supplémentaire aux agriculteurs. Ceux-ci deviennent aussi producteurs d’électricité ou simplement bailleur de leurs terrains.

Diversification

De son côté, l’entreprise drômoise Alma Pro présentera au Sima ses petits moulins à meule de pierre. Des équipements apparus sur terre il y a 3 000 ans mais désormais motorisés et dotés d’une intelligence numérique capable de paramétrer l’épaisseur de la farine et la régularité de sa qualité. Les moulins d’Alma sont destinés aux boulangers mais aussi aux agriculteurs, de plus en plus nombreux à se mettre eux-mêmes à pétrir et vendre leur propre pain.

Car l’avenir des paysans passera aussi par une diversification de leurs activités et de leurs compétences. Comme l’affirment Isabelle Alfano (directrice du Sima) et Laurent Augier (directeur d’Agri Sud-Ouest Innovation) : « Même si le digital permet de faire beaucoup de choses, les hommes et les femmes restent, in fine, les décideurs de leur propre métier (…). C’est l’association des idées et des innovations qui permettra de répondre au triple enjeu de la performance agricole, de la durabilité et du bien-être. »

Cet article a été publié dans le numéro 2514 de Bref Eco.

Electrique / Electronique