Ile-de-France

Regards croisés : Mathieu Wintgens (DPD) / Jonathan Sebbane (Sogaris)

Mathieu Wintgens, président du directoire de DPD France

« Pour une entreprise comme la nôtre, qui réalise environ 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, un bail tel que celui établi avec Sogaris pour Chapelle international représente un investissement considérable. C’est le bail le plus important que l’on n’ait jamais signé. Ce choix va nous permettre d’atteindre plusieurs objectifs et, en premier lieu, de répondre à la croissance extrêmement forte du e-commerce. Le choix de Chapelle international provient de la qualité du site et de son emplacement stratégique dans Paris intra-muros.

Jusqu’à présent, lorsque nous nous intéressions à un parking dans Paris, on nous opposait la crainte des nuisances générées par nos camions. Aujourd’hui, les autorités sont prêtes à accepter certaines petites nuisances si, à terme, le bénéfice environnemental est réel. Nous souhaitons, par ailleurs, offrir à nos collaborateurs de bonnes conditions de travail, parfaitement réunies dans ce bâtiment, de grande taille, neuf, dans Paris et facile d’accès en transports en commun.

Aujourd’hui, les embouteillages rendent difficile l’organisation des agendas des livreurs. Imaginez le quotidien d’un chauffeur qui se lève à six heures du matin et ne sait jamais à quelle heure il aura terminé sa journée. Chapelle international offre à nos chauffeurs la possibilité de venir travailler en métro, de bénéficier d’amplitudes horaires réduites. Nous avons en outre, avec ce bâtiment, l’ambition d’être les premiers transporteurs d’une certaine dimension à livrer la totalité de nos colis avec des moyens neutres en CO2 d’ici deux ans maximum. A l’avenir, le rail, avec lequel Chapelle international est maillé, pourrait constituer une bonne solution pour nous. Les trains sont rapides, circulent la nuit, sans émission de CO2. A condition toutefois que ce mode se révèle optimal à l’usage, compte tenu des volumes transportés. Une dernière chose a son importance, entre les preneurs et les bailleurs, chacun ne joue pas forcément cartes sur table. Avec Sogaris, nous avons un partenaire de grande fiabilité, ce que nous apprécions tout particulièrement. »

Mathieu Wigens et Jonathan Sebbane

Mathieu Wintgens (à dr.) et Jonathan Sebbane. © JGP

Jonathan Sebbane, directeur général de Sogaris

« Nous avons été lauréats, avec Poste immo et Icade, du concours “Inventons la métropole du Grand Paris” pour l’hôtel logistique de Bercy-Charenton à Paris (12e arr.) Le travail collectif de ce groupement a été pour nous le point de départ d’une réflexion sur la mutualisation des espaces logistiques entre eux, notamment ceux utilisés lors du déchargement d’un train avec une activité de messagerie traditionnelle. L’enjeu pour un acteur comme Sogaris est de pouvoir faire droit à une demande économique très forte, corollaire de l’essor inouï du e-commerce. A Chapelle international, le terminal ferroviaire urbain offre une surface de 15 000 m2 dévolue au transport de marchandises.

La question, transposée du cas de Bercy-Charenton, consistait donc à savoir si l’on pouvait mutualiser cette activité avec une activité plus traditionnelle de messagerie urbaine. Dans ce contexte, DPD France a fait état de besoins importants. Mutualiser des activités de logistique urbaine différentes au même endroit  est une première forme d’innovation. Cela signe également la réussite de Chapelle international comme projet complet de logistique urbaine. Ici, DPD France consent par ailleurs d’importants efforts en matière de déploiement d’une flotte propre. Plus globalement, l’accueil d’un nouveau locataire tel que DPD France permet de partager les charges, les taxes dévolues à l’ensemble du terminal ferroviaire urbain. Cela accroît de facto la compétitivité du transport combiné.

Notre travail pour développer le fret ferroviaire s’effectue essentiellement avec des chargeurs, et non pas avec des professionnels de la messagerie. Nous devons nous adresser, dans ce cadre, à des acteurs qui se situent dans un horizon de temps moins compressé. Mais l’intermodalité n’est pas la solution magique à tous les problèmes. Le train, le fleuve constituent des solutions techniques qui correspondent à un certain type d’activité, à un certain volume de marchandises. Autrement dit, la question est de savoir comment positionner, pour certains types de marchandises, ces deux alternatives au transport en poids lourds qui subit des contraintes croissantes. »

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Author: Jacques Paquier