Ile-de-France

Portrait : Samy Serdoun, le succès d’un jeune expert-comptable

(Portrait publié dans le Bezons Infos n°425 de juin 2021. Propos recueillis par Dominique Laurent.)

Mais pourquoi Samy Serdoun, expert-comptable, a-t-il bénévolement donné un coup de main à l’Association des commerçants de Bezons pour l’éclairer sur certaines aides « Covid » ? « Bezons, c’est ma ville. Je l’ai pleinement compris en allant au lycée à Courbevoie. Les codes sociaux y étaient très différents. Je veux réussir ma carrière mais être proche des jeunes et des commerçants. Partager une dynamique est important pour moi. » Il a grandi rue Camille-Desmoulins. « J’aime la simplicité qui règne à Bezons et l’esprit de partage. Le weekend, je jouais au foot en bas de chez nous. S’il n’y avait que dix gâteaux, on les partageait en 15 si besoin. » Ses amis d’enfance ont inégalement réussi mais ont toujours été à ses côtés. Être un très bon élève – 16 de moyenne générale à Henri-Wallon – peut vite conduire à un certain isolement. Il le sait même s’il n’en a pas souffert.

Titulaire bac + 8 et professeur en parallèle

Au lycée Paul-Lapie à Courbevoie, l’ancien premier de la classe a déchanté. « La découverte du haut niveau scolaire fut rude. Je n’avais plus que 11 de moyenne tout en travaillant très dur. Je me suis accroché. Il faut s’interdire de se résigner. » Sa famille l’a toujours soutenu. « Mes parents m’ont inculqué le désir de toujours mieux faire. » Capital à ses yeux.

Entré au cabinet Audiec en formation par alternance, Samy Serdoun a achevé ses études à 30 ans. Après son diplôme supérieur de comptabilité et de gestion, il a obtenu son DEC (Diplôme d’expert-comptable): bac + 8 ! « Quand je lis le bilan d’une entreprise, je lis son carnet de santé, ses risques futurs. » Il est également aujourd’hui professeur dans l’enseignement supérieur. Une manière de partager sa passion pour le droit fiscal. Son désir : montrer aux jeunes bezonnais qu’il n’y a pas de belles réussites uniquement que dans les domaines où on les attend. « Trop de médias vendent aux jeunes le foot et la musique comme la vitrine de la réussite. Il y a beaucoup de beaux métiers avec lesquels s’accomplir mais ils sont mal connus. » Modeste, il se garde bien de s’ériger en exemple: « Je ne suis qu’au début de ma carrière. »

L’expertise comptable, à ses yeux, porte mal son nom. « La comptabilité ne représente que 40 % de l’activité, majoritairement du conseil. J’apporte aux dirigeants de l’analyse et de la sécurité pour éclairer leurs décisions. » Aride? Humain, au contraire : « Une mauvaise décision de gestion peut priver des salariés de leur emploi. » Exclusivement réservé aux chefs d’entreprise ayant pignon sur rue ? Pas du tout: « Éviter au jeune créateur de sa petite boîte de perdre sa chemise et ses espoirs dans un projet non rentable est important. »

Samy reste attentif aux gens modestes. « On ne doit pas avoir d’un côté des petites gens sans espoir, de l’autre des investisseurs qui réussissent ». Une des raisons pour lesquelles il veut agir avec l’association « Bezons Events » pour faire découvrir la diversité des métiers et la possibilité pour tous, de réussir, en étant encouragé à retrousser ses manches.


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