1ère pierre de l’hôtel logistique des Ardoines : naissance d’un attracteur
Ce sera l’un des points névralgiques du renouveau des Ardoines, cette vaste zone bordée par la Seine et l’A86 : l’hôtel logistique dont la première pierre a été posée vendredi 22 octobre est à la fois un équipement modèle, durable, écologique, mixte, intégré, et le symbole de l’avancée d’un projet majeur du Grand Paris, qui n’est pas allé sans certaines vicissitudes. Les élus du territoires espèrent bien en faire aussi une vitrine pour contribuer à convaincre promoteurs et investisseurs de choisir les Ardoines.
Peu après son arrivée, réunie avec les différents acteurs du projet sous la tente plantée au milieu de ce qui n’est encore qu’un vaste terrain vague, Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, évoquait la récente recapitalisation de l’établissement public d’aménagement Orly Rungis Seine Amont (EPA Orsa). A intervalles réguliers, les élus locaux, inlassables combattants d’une réindustrialisation apaisée de leur territoire, compatible avec les habitations, ont tiré la sonnette d’alarme pour obtenir un soutien accru de l’Etat, nécessaire pour mener à bien leurs ambitions pour cette vaste zone industrielle, largement en friche. Un secteur particulièrement touchée par la désindustrialisation qui a marqué les dernières décennies.
Des implantations qui profitent aux habitants
Les élus locaux souhaitent, justement, réaliser, dans cette opération d’intérêt national (OIN) un projet mixte, alliant activités productives et habitations. « Or réaliser des locaux destinés à des PME, des TPE industrielles, à des activités productives n’est pas possible sans l’intervention de la puissance publique », confiait Pascal Girod, directeur du développement économique à Grand Orly Seine Bièvre. De tels programmes se louent moins cher que des immeubles tertiaires, 200 euros le m2 pour des hôtels d’entreprises productives, contre 300 à 350 euros le m2 pour de simples bureaux. Et les investisseurs préfèrent louer la totalité d’un bâtiment à un grand compte qu’à de multiples PME… « Mais nous voulons que les implantations nouvelles profitent aux habitants de nos territoires, qu’ils puissent y vivre et y travailler », poursuit Pascal Girod.
Chacun des intervenants de cette cérémonie s’est donc félicité de la combativité des différentes équipes qui se sont battus, depuis des années, pour l’aboutissement de ce projet. Celles de la Sogaris, qui en est le maître d’ouvrage, celles de l’OPA Orsa, l’aménageur, et l’ensemble de leurs partenaires.
Réduire les nuisances
Concrètement, cet hôtel logistique, conçu par l’agence d’architecture Chartier Dalix fera cohabiter logistique urbaine et habitations, en minimisant les nuisances éventuelles générées par l’activité économique, assurent ses concepteurs. Son implantation fait l’interface entre le quartier Balzac, rue du Général Malleret Joinville, et le quartier de la gare RER, et de la future gare de la ligne 15 sud du Grand Paris express, côté rue Léon Geffroy. « Afin de tenir la promesse de réduire les nuisances associées aux flux de marchandises, Sogaris a conçu un bâtiment multifonctionnel, à l’échelle de 35.000 m², centré autour d’une cour intérieure partiellement couverte desservant les espaces d’activités », souligne le SEM, présidée par le maire du 19e arrondissement de Paris François Dagnaud.
Cette organisation permet de réduire considérablement la pollution sonore, visuelle et environnementale pour les riverains. Au-dessus de ce socle, et en surplomb d’un parking en mezzanine, un large volume dédié à l’artisanat et la petite industrie permettra de proposer une offre d’implantation pour les activités productives. En toiture, 8000 m² d’agriculture urbaine viennent compléter le programme. Ils contribueront à l’approvisionnement des habitants du futur quartier. L’exploitant pourra également développer des potagers verticaux sur la treille, offrant l’occasion d’une véritable collaboration avec la population. « Cette composition s’inscrit dans la trame urbaine du quartier en devenir et permet ainsi de préserver l’ensoleillement du voisinage et de lui proposer une perspective végétalisée agréable. Les véhicules lourds accéderont par une unique porte située en bas de la rue Descartes, soit à l’opposé des habitations, et leurs manœuvres seront internalisées », indique également Sogaris.
660.000 m2 mixtes
Pour rappel, le projet urbain Gare Ardoines, conduit par l’Etablissement public d’aménagement Orly Rungis – Seine Amont /Grand Paris Aménagement, a pour ambition de développer un quartier de ville mixte à dominante économique. Il vise à réaliser environ 660 000 m² SDP, d’activités, bureaux, commerces, logements et équipements et à accueillir une future gare GPE et une ligne TZEN. La réalisation de la Zac est engagée : la commercialisation des logements aux habitants a commencé, les premiers travaux d’espaces publics sont en cours, ainsi que la construction du pont-paysage au-dessus des voies ferrées. Le projet d’hôtel logistique développé par Sogaris sera l’un des tous premiers programmes immobiliers à être livré dans le périmètre de la ZAC, dès 2023. Afin de rendre possible la construction de l’Hôtel Logistique des Ardoines, l’EPA ORSA et l’Etablissement public foncier Île-de-France sont convenus d’un mécanisme de péréquation permettant de minorer le poids du foncier pour Sogaris.
Une construction « hors site »
L’agence d’architecture Chartier Dalix a articulé son travail autour de trois axes : contenir les nuisances au cœur de l’équipement, valoriser l’aspect extérieur en créant des liaisons avec les riverains, et profiter de son échelle (35 000 m²) pour y intégrer des programmes supplémentaires offrant un potentiel d’usages et diffusant une vision positive pour les habitants. Sur les façades, un système de treille verticale en maille X-tend s’élève à 10 m et supporte une végétation grimpante qui rejoint les espèces retombantes plantées derrière l’acrotère. L’hôtel logistique devient ici un outil urbain qui dépasse sa fonction première pour se mettre au service des citadins alentour. Une construction “hors site” pour plus d’efficacité et moins de nuisances La construction de l’hôtel logistique a été confiée par Sogaris à GA Smart Building. Avec son modèle constructif hors-site unique, l’entreprise conçoit et construit autrement, durablement. Les éléments de structure de l’Hôtel Logistique des Ardoines seront ainsi produits en usine, notamment dans l’une des usines de GA Smart Building en Normandie, avant d’être acheminés sur site puis assemblés. « Cette approche constructive industrielle et hors-site, intégrée dès la phase de conception, permet de réduire les délais, les nuisances pour les riverains et l’impact des constructions sur l’environnement », indique Sogaris.
Les Ardoines constituent la principale zone d’activités de Grand Orly Seine Bièvre et s’étendent sur un quart de la commune de Vitry-sur-Seine, soit environ 300 ha entre les voies ferrées du RER C et le méandre de la Seine. Le projet des Ardoines est constitué de deux Zones d’Aménagement Concerté créées en 2012 :
• Seine Gare Vitry au nord, 37 hectares ;
• Gare Ardoines au sud, 49 hectares.
A 500m de la gare RER « Les Ardoines », bientôt connectée au réseau du Grand Paris Express et au T-Zen5, en accès direct avec l’A86, le site tirera le maximum de ce positionnement central, où circulent tant les voyageurs que les biens, et contribuera à en faire une destination.
Richard Curnier (Banque des territoires) : « L’incarnation concrète du plan de relance »
« C’est un projet emblématique et la Banque des Territoires est très fière d’y avoir contribué, a souligné Richard Curnier, directeur régional IDF de la Banque des territoires. Le lancement du chantier de cet hôtel logistique rassemble à lui seul tout le savoir-faire et toute l’ambition de la Banque des territoires : sa capacité à faire émerger des projets dans des lieux en reconversion de longue date, la relocalisation industrielle au sein du Territoire d’industrie du Grand Orly Seine Bièvre, l’attractivité tant sur le plan national qu’international, le développement économique dans les quartiers politique de la ville mais aussi l’incarnation concrète du plan de relance aux côtés de l’Etat. L’intervention de la Banque des Territoires en tant que co-investisseur prend tout son sens et concrétise un partenariat de long terme avec la Sogaris ».
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Author: Jacques Paquier