Ile-de-France

Gentil’Jardin : les 10 ans d’une belle histoire de quartier

Attenant à la médiathèque de la ville, à deux pas de la maison de la photographie Robert Doisneau à Gentilly (Val-de-Marne), qui expose jusqu’au 9 janvier Igor Mukhin (*), s’ouvre, au 52 avenue Raspail, un havre de paix. 800 m2 de pleine terre où poussent en permaculture une cinquantaine de variétés de fruits, de plantes grimpantes et rampantes, d’herbes aromatiques, de légumes-racines et de légumes-fleurs.

Le jardin est aussi un lieu de convivialité, propice aux apéros et autres agapes de quartier. © Jgp

« Nous avons-nous-mêmes beaucoup lu pour nous former à la permaculture », raconte Laurent Pardieu, un des fondateurs de l’association, qui insiste sur sa dimension collective. © Jgp

Tout a commencé au début de la dernière décennie, dans l’esprit des membres du comité de quartier « Centre-ville frileuse ». A leur demande, la ville met à disposition ce terrain, où s’élevaient auparavant les bâtiments d’une entreprise de téléviseurs. L’association se crée, la municipalité y fait livrer de la terre végétale et du terreau. Les jardiniers, adeptes de la récupération, conçoivent des cadres, en transformant des coffres en bois issus de l’implantation de Schlumberger à Clamart. Ces coffres permettent d’augmenter la profondeur de pleine terre. L’association construit une cabane, à l’aide de matériaux de récupération également.

Libre-accès

En contrepartie de ce prêt de terrain, Gentil’jardin s’est engagé à laisser le jardin en libre accès une demi-journée par semaine, en l’occurrence le samedi matin. Les scolaires s’y succèdent, pour prendre part à des ateliers de semis, de compostage ou de dessins. Des artistes, sculpteurs, peintres, photographes, ont également profité de cet espace pour créer diverses œuvres. Les universitaires y viennent également, sociologues, géographes, agronomes.

« Nous avons-nous-mêmes beaucoup lu pour nous former à la permaculture », raconte Laurent Pardieu, un des fondateurs de l’association, qui insiste sur sa dimension collective. La soixantaine d’adhérents ne cultivent pas uniquement pour leur compte, mais partagent les récoltes. Les espèces sont déterminées chaque année, en fonction de ce qui a plus ou moins bien poussé, des envies et des idées des uns et des autres. La fève fait partie des variétés les plus cultivées : « Nous sommes entourés de béton, la température y est donc de trois degrés supérieure aux moyennes régionales, nous permettant de cultiver comme si nous étions situés au sud de la Loire », raconte Laurent Pardieu. Les fèves, ainsi semées à l’automne, résistent mieux aux pucerons noirs que si elles étaient plantées au printemps… Le cerfeuil tubéreux s’y plait également.

A Gentil’Jardin, on suit les trois principes de la permaculture : le respect de la terre, des gens et l’esprit de partage. Un esprit qui dépasse les seuls membres de l’association. « Nous sommes toujours en recherche de matières organiques pour alimenter la terre. Les voisins nous apportent leur compost ou leurs feuilles mortes », se félicite Laurent Pardieu. Le jardin est aussi un lieu de convivialité, propice aux apéros et autres agapes de quartier.

(*) Igor Mukhin, Générations, de l’URSS à la nouvelle Russie/1985 – 2021, Maison de la photographie Robert Doisneau, 1 rue de la Division du Général Leclerc – Gentilly

Cet article Gentil’Jardin : les 10 ans d’une belle histoire de quartier est apparu en premier sur Le journal du Grand Paris – L’actualité du développement de l’Ile-de-France.


Go to Source
Author: Jacques Paquier