Ile-de-France

Portfolio – Le Grand Paris express « galerie d’art à ciel ouvert »

« Nous confirmons ainsi notre ambition de faire du Grand Paris express une grande collection d’art répartie sur l’ensemble de la métropole et accessible à tous », a indiqué Jean-François Monteils, président du directoire de la Société du Grand Paris jeudi 24 février, sous les lambris dorés sur salon des Maréchaux du ministère de la Culture, rue de Valois à Paris (Centre). « Dans les gares, les œuvres d’art seront inédites d’un point de vue créatif, mais également relationnel avec le public : elles appartiennent toutes à un nouveau chapitre de l’histoire de Paris. Cette collection sera un précipité de l’art du XXIe siècle », ajoutait José-Manuel Gonçalvès, directeur artistique pour le Grand Paris express, en présentant, en présence de plusieurs d’entre eux, 11 nouveaux tandems artistes-architectes, dont les œuvres décoreront les gares du futur métro, en renforçant la singularité de leur identité. Une démarche dont la métropole du Grand Paris est partenaire.

Jean-François Monteils, président du directoire de la Société du Grand Paris. © Jgp

Olivier Klein, président du conseil de surveillance de la SGP. © Jgp

Remi Babinet (BETC), président du Fonds de dotation de la SGP. © Jgp

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture. © Jgp

Pierre-Emmanuel Bescherand, directeur général du Fonds de dotation du Grand Paris express. © Jgp

Ces collaborations originales, sur le principe de tandems artistes et architectes, apporteront une dimension esthétique, sensible et poétique aux 68 nouvelles gares du réseau, par la création d’œuvres véritablement intégrées à l’architecture des gares, précise la Société du Grand Paris. Cette grande commande d’art public participe de l’ambition esthétique, urbaine et sociale des futures gares.

Les 11 nouvelles œuvres « tandems artistes & architectes » dévoilées

Sevran-Livry – Daniel Buren & Jean-Marie Duthilleul

© SGP – Agence Duthilleul – Daniel Buren

Daniel Buren s’empare des verrières de la gare de Sevran-Livry pour habiller de couleurs la toiture pensée par l’architecte Jean-Marie Duthilleul. L’artiste y joue avec les formes géométriques, l’espace et la lumière réaffirmant sa démarche ludique. Parsemée de rayures et de couleurs, la gare s’anime au rythme des jeux d’ombres qui s’y projettent et se trouve transformée à la manière d’un chapiteau de cirque. Le dialogue des matières en transparence crée une atmosphère changeante et joue sur les perceptions spatiales des voyageurs, indique la SGP.

Antonypole – Julie C. Fortier & Eric Puzenat

© SGP – Julie C. Fortier – Ateliers 2/3/4/

© SGP – Ateliers 2/3/4/

Julie C. Fortier déploie une œuvre à la fois cinétique et olfactive qui accompagne les voyageurs du parvis de la gare jusqu’aux quais. Le volet cinétique décline un motif dynamique de volutes sur la façade en brique. Ce relief évolue au fil de la journée en fonction de la luminosité. Il fait écho aux « rendez-vous olfactifs », créés à partir des souvenirs des habitants et habitantes du territoire. Ces parfums développés et installés par l’artiste sont diffusés dans différents espaces de la gare et se déplacent au gré des courants d’air à six moments clés la journée.

Le Bourget Aéroport – Mona Hatoum & Jacques Pajot

© SGP – Atelier Novembre

© Mona Hatoum proposal for Gare Le Bourget Aéroport – SGP – Mona Hatoum

Située à l’articulation entre le pôle aéronautique du Bourget, le Parc des expositions et le Musée de l’air et de l’espace, la gare du Bourget Aéroport dialogue avec un lieu historiquement puissant. L’émergence de la gare, un cube aux parois vitrées, est pensée par Jacques Pajot comme un « levier » symbolique de ce territoire en mutation. À l’intérieur, l’artiste Mona Hatoum s’inspire de ces lieux pour une installation lumineuse qui invite vers l’ailleurs : « L’œuvre proposée est un globe léger, ouvert et aérien qui utilise des LED pour délimiter les contours de la carte du monde à la surface d’un globe invisible. La légèreté et la transparence de l’œuvre suspendue, dessinée dans une lumière blanche et pure, lui confère une sensation éthérée qui induit une sorte de rêverie, un fantasme de voyage… », indique l’artiste.

Centre d’exploitation de la ligne 18 – Fatiha Zemmouri & Jean-François Schmit

© SGP – Fatiha Zemmouri – Galerie Blanche

© SGP – JFS architectes

Pour créer son œuvre au sein du centre d’exploitation de la ligne 18, l’artiste Fatiha Zemmouri s’est penchée sur le travail des objets lourds en apesanteur. Pour allier nature et technologie dans son projet, elle porte son choix sur une combinaison de deux matériaux : pierre et verre. Le minéral, installé en extérieur, s’inscrit dans l’environnement direct du bâtiment tout en s’intégrant aux matériaux des façades. Le verre s’y confronte pour créer l’effet d’un paysage à la fois industriel et naturel. L’artiste joue sur les perceptions et les notions de gravité, légèreté, apesanteur.

Bagneux – Tatiana Trouvé & Marc Barani

© SGP – Marc Barani architectes

© SGP – Tatiana Trouvé – Galerie Blanche

Marc Barani. © Jgp

S’inspirant d’une structure « troglodyte », l’architecture de la gare de Bagneux évoque le creusement dans la masse rocheuse à travers une texture murale en béton reprenant les traces d’extraction de la roche. Dans l’œuvre de Tatiana Trouvé, on retrouve l’idée de puits, de caverne, où la lumière du jour s’estompe progressivement à mesure que l’on arrive aux quais. L’artiste crée une immense fresque-paysage minérale qui se serait fossilisée lors de la construction de la gare. Des sculptures en bronze et plâtre, des vitrines et gravures, s’entremêlent aux marbres créant un jeu de matières. Sur les parois du -2, quatre panneaux de marbre, tels des bas-reliefs, se dressent. Les dessins de l’artiste s’inscrivent dans les veinures de la roche et les incrustations de bronze.

Clichy-Montfermeil – JR & Benedetta Tagliabue

© SGP – JR – Agence Miralles Tagliabue EMBT

© Chroniques de Clichy-Montfermeil, France, 2017 – JR

Sur les façades extérieures de la gare Clichy-Montfermeil, l’artiste JR déploie une fresque monumentale composée de 800 photographies d’habitants de Clichy-Montfermeil prises en 2016. La fresque, imprimée sur des carreaux de céramique, est une adaptation de celle exposée au Palais de Tokyo en 2017, puis au cœur de la cité des Bosquets à Clichy-sous-Bois. Elle est ici retravaillée pour répondre harmonieusement à la vague caractéristique de la canopée de la gare pensée par l’architecte Benedetta Tagliabue. Véritable mosaïque humaine, la scène est « un portrait de ceux qui s’efforcent de remettre de la poésie dans le ciment », selon JR.

Champigny Centre – Michelangelo Pistoletto & Thomas Richez

© SGP – Michelangelo Pistoletto – Opacity

© SGP – Richez associés

Thomas Richez. © Jgp

Pour la gare de Champigny Centre, Michelangelo Pistoletto propose une installation lumineuse qui accompagne le parcours des voyageurs depuis l’entrée jusqu’aux quais. En lettres de néons colorés, la phrase Aimer les différences se décline en 16 langues, les plus parlées à Champigny. Au centre de la gare, le fil des mots forme le Troisième Paradis inspiré du symbole de l’infini, thème récurrent dans l’œuvre de Michelangelo Pistoletto, annonciateur d’un monde nouveau qui nous fait pénétrer dans l’ère de la responsabilité, mettant à profit l’âge de la connaissance.

Parc des Expositions – Félicie d’Estienne d’Orves & Dietmar Feichtinger

© SGP – Félicie d’Estienne d’Orves – Galerie Blanche

© Dietmar Feichtinger architectes – SGP

Félicie d’Estienne d’Orves & Dietmar Feichtinger © Jgp

« À la vitesse de la lumière, nous sommes à 10 min de Vénus, à 4 années de l’exoplanète Proxima B ou encore à 2,3 milliards d’années de la galaxie Abell 2218 ». L’œuvre Travelling Time de l’artiste Félicie d’Estienne d’Orves s’inspire de cette expérience : un ensemble de faisceaux lumineux incrustés dans le plafond de la mezzanine illuminent au sol le nom d’objets célestes ainsi que le temps de voyage pour les atteindre depuis la gare Parc des Expositions. À chaque arrivée du métro, le plafond de la mezzanine s’anime en suivant le mouvement du train et les lettres s’illuminent à intervalle régulier. L’ensemble de la lumière se retire ensuite en quelques secondes au départ du métro. Le temps de son déplacement pour rejoindre le quai, l’usager traverse ainsi un univers balisé d’une centaine d’objets célestes vibrant au rythme du Grand Paris express.

Aéroport d’Orly – Vhils & François Tamisier

© SGP – Vhils & François Tamisier

Cette œuvre du street-artiste portugais Vhils, explore le processus de façonnage réciproque qui existe entre la ville et ses habitants, par lequel chacun contribue à la formation de l’identité et du caractère de l’autre. Celle-ci peut également être vue comme une fenêtre urbaine sur la métropole. Elle incarne le Grand Paris et ses monuments, tout en dessinant des visages qui émergent et se fondent dans la trame de la métropole, soulignant la multiplicité de ses habitants et de ses territoires. Pour cette œuvre, placée à l’épicentre de la gare, l’artiste utilise l’azulejo, carreaux de céramique traditionnel portugais, dont les nuances de tons font vibrer la fresque lui conférant un effet cinétique qui accompagne le parcours des voyageurs.

Villejuif Louis-Aragon – Constance Guisset & Philippe Gazeau

© SGP – Constance Guisset – Opacity

© SGP – Philippe Gazeau architecte

Constance Guisset © Jgp

Dans cette gare vitrée ouverte aux quatre vents, l’œuvre de Constance Guisset propose de rendre visible les mouvements d’air et en symétrie avec ceux des usagers. Une chaîne se déploie de part et d’autre des axes de circulation. Elle accompagne le passager dans son parcours et l’invite à se perdre dans un instant de contemplation, amplifié par les reflets d’un plafond miroir. La chaîne est sertie d’objets de vent, pales organiques bougeant doucement au gré des flux d’air, formant une œuvre vivante qui se dessine en mouvement.

Kremlin-Bicêtre Hôpital – Eva Jospin & Jean-Paul Viguier

© SGP – Eva Jospin – Uti architectes

© SGP – Viguier

Eva Jospin @ Jgp

Pour la gare du Kremlin-Bicêtre Hôpital, Eva Jospin imagine une œuvre en deux parties à l’extérieur et à l’intérieur de la gare. Sur la façade extérieure, l’artiste crée comme un flanc de roche en béton, constitué de strates superposées devant lesquelles prolifèrent des lianes de bronze, tirées à partir de modèles en carton, matériau de prédilection de l’artiste. S’inspirant du film Fellini Roma, où les merveilles antiques enfouies voient le jour à la construction du métro, Eva Jospin évoque ici la pétrification et les découvertes archéologiques dans les chantiers du Grand Paris express.

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Author: Jacques Paquier