Ile-de-France

A Saint-Denis, la culture veut devenir capitale

« Nous montrerons comment l’urbanisme culturel peut avoir un impact sur la ville de demain. Nous montrerons que nous pouvons et devons faire la ville différemment », s’enthousiasme le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, ce mardi 13 décembre au dernier étage d’un bâtiment un peu particulier. Un lieu choisi par les acteurs de la Seine-Saint-Denis pour annoncer officiellement la candidature de la ville de Saint-Denis comme capitale européenne de la culture pour 2028.

Mathieu Hanotin et Stéphane Troussel. © Jgp

Il s’agit du 32 avenue Jean-Jaurès, un édifice signé par l’architecte Oscar Niemeyer, livré en 1989 pour abriter la rédaction du quotidien « L’Humanité », et abandonné depuis 2008. Celui-ci est en cours de rénovation sous maîtrise d’ouvrage déléguée de l’Oppic (l’opérateur du patrimoine et des projets immobiliers du ministère de la Culture) pour le compte de la région Île-de-France, pour accueillir, d’ici 2024, les services de la Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi du travail et des solidarités (Drieets). Les travaux de rénovation sont réalisés par Eiffage Construction, selon les plans de l’agence B Architecture.

Le rejet de « la culture étroite »

Dans ce site encore encombré par le mobilier laissé là par les précédents occupants, les radiateurs et divers extincteurs gisant sur le sol, le maire de Saint-Denis veut croire que la rénovation du siège de l’Humanité, qui a à peine débuté, est à l’image de la dynamique en cours sur son territoire : « C’est en s’appuyant sur l’existant que nous porterons cette candidature. Celle-ci n’est peut-être pas la candidature la plus forte, mais c’est la seule qui porte cette idée de transformation des banlieues, de remettre les périphéries au cœur des grandes métropoles », souligne Mathieu Hanotin. « Ce bâtiment, c’est le trait d’union entre les cultures, un lieu historique du grand journal populaire de Jean-Jaurès », rappelle à son tour Stéphane Troussel, le président (PS) du département de Seine-Saint-Denis.

Les élus de Seine-Saint-Denis souhaitent une candidature « entre tradition et modernité » qui rejette une idée de la culture étroite portée selon eux par leurs détracteurs, et en particulier par l’extrême droite. « Nous vivons une féconde période de créolisation de la culture. Saint-Denis, c’est Paul Éluard et le street art », résume encore le maire de Saint-Denis. Les élus devraient remettre leur candidature vendredi 16 décembre 2022. Une dizaine d’autres villes sont en lice pour devenir capitale européenne de la culture en 2028 : Clermont-Ferrand, Nice, Montpellier,  Bourges, Reims, Rouen et Bastia. Le ministère de la Culture devrait établir d’ici 2023 une shortlist de quatre villes, avant un choix définitif prévu pour 2024.


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Author: Pierre Tourelles