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Colonisation de Mars : Thomas Pesquet en désaccord avec Elon Musk

C’est le grand projet du milliardaire américain Elon Musk. Il y a moins d’un an, le patron de SpaceX et Tesla faisait part de sa volonté, à l’horizon 2024, d’envoyer un million de personnes sur Mars. Encouragé par le lancement réussi de sa fusée Falcon Heavy, qui a décollé inhabitée en février dernier et dont l’objectif se situe aux abords de la planète rouge, Elon Musk souhaite passer à la vitesse supérieure, considérant le voyage spatial comme une question de « survie » pour l’espèce humaine. Son projet est de fournir à l’humanité une solution de repli face à la dégradation rapide de la planète Terre. « Le plus important est l’avenir de notre civilisation. Or, si nous ne changeons rien à la manière de traiter notre biosphère, eh bien, oui, nous devrons réfléchir à une vie sur plusieurs planètes. »

Un projet ambitieux qui suscite à la fois enthousiasme et doutes dans le monde de l’astronomie. L’astronaute français Thomas Pesquet, qui a passé six mois à bord de la Station spatiale internationale entre 2016 et 2017, a donné son opinion, dans un entretien accordé à La Tribune, sur cette quête d’une nouvelle planète d’accueil. « L’idée du plan B me dérange, car elle nous enlève une part de responsabilité », déclare-t-il. « Nous espérons emmener des hommes et des femmes vers Mars, mais dans un but d’étude, pas de colonisation », ajoute celui qui a pu bénéficier d’un point de vue sans égal pour observer la Terre : « On constate depuis la Station spatiale les effets néfastes de l’activité humaine : pollution des mers, coupes dans les forêts, pollution de l’air au-dessus des grandes villes. On s’aperçoit vite que la Terre est très fragile. »

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Comprendre comment la vie peut naître et disparaître.

La prise en compte des conséquences de la surexploitation humaine des ressources naturelles et des changements climatiques fait partie intégrante de la responsabilité des agences spatiales qui, selon Thomas Pesquet, « organisent beaucoup de missions pour étudier la Terre, le climat, les océans, la biomasse, la composition gazeuse de l’atmosphère afin de mieux comprendre les effets du réchauffement climatique ». « Leur rôle est d’être un fournisseur de données et de poser le diagnostic », explique-t-il. Selon lui, des missions scientifiques sur Mars permettraient de « comprendre comment la vie peut naître et disparaître ».

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