A la Une

Saint-Ouen : les trafiquants de drogue se fournissaient à la… déchetterie

C’est une rocambolesque affaire qui pose de lourdes questions. Selon nos informations, quatre hommes et une femme, âgés de 38 à 46 ans, ont été mis en examen, ce lundi 9 avril, pour trafic de drogue par un juge d’instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ils sont soupçonnés d’être parvenus à récupérer des produits stupéfiants, saisis par la police, la gendarmerie ou bien encore les services des douanes, et destinés à la destruction dans un incinérateur, implanté à Saint-Ouen. Toujours selon nos informations, les trafiquants sont suspectés d’avoir agi avec la complicité de plusieurs employés des lieux, et ce, depuis plusieurs années.

L’affaire a été mise au jour par les enquêteurs du service départemental de la police judiciaire (SDPJ) de Seine-Saint-Denis après plusieurs mois d’investigations. Les policiers dionysiens ont obtenu « un renseignement » indiquant que de la drogue placée sous scellés après le démantèlement de réseaux de trafiquants par différents services d’enquête se retrouvait inexplicablement sur le marché. Très vite, les enquêteurs ciblent un homme, âgé de 45 ans et membre de la communauté des gens du voyage, domicilié à Montreuil-sous-Bois. Les policiers établissent ensuite que ce suspect se livre au trafic de drogue avec plusieurs membres de sa famille. À commencer par l’un de ses cousins, employé au sein du Tiru, un centre de recyclage des déchets à Saint-Ouen… « Selon un processus assez complexe, il parvenait, avec la complicité de deux autres salariés du site, à récupérer une partie des saisies de drogue promises à la destruction », confie une source proche de l’affaire. Cocaïne, résine de cannabis et marijuana ont ainsi atterri entre les mains de ce petit réseau familial.

2 kilos de cocaïne, 3 kilos de haschisch

Les cinq suspects ont été finalement interpellés ce jeudi 5 avril par les enquêteurs du SDPJ 93. Au cours des perquisitions à leur domicile, les policiers ont saisi 2 kilos de cocaïne, 3 kilos de haschisch ainsi que 70 000 euros en argent liquide. Au cours de leur garde à vue, les trafiquants et leurs comparses sont passés aux aveux. Pour l’heure, l’ampleur et les gains dégagés par ce juteux trafic n’ont pas pu être déterminés. « Cette affaire interroge sur les conditions de contrôle quant à la destruction des scellés judiciaires, souligne un haut fonctionnaire. Ce dysfonctionnement a été mis en lumière dans cet incinérateur, mais qui peut assurer que la même chose ne se passe pas ailleurs ? »


Continuer à lire sur le site d’origine