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Bouglione, une bataille judiciaire pour un nom et des idées

Chez les Bouglione, c’est un « cirque judiciaire ». Dans son édition du 15 avril, Le Journal du dimanche raconte l’histoire d’André-Joseph Bouglione, héritier du célèbre cirque du même nom, qui a été renié par les autres membres de sa famille pour avoir osé s’opposer clairement aux spectacles d’animaux. Une position qui tranche avec les traditionnels spectacles sous chapiteau, et qui place le directeur du cirque, Joseph Bouglione, au cœur d’une bataille judiciaire familiale. En cause, l’exploitation de son patronyme par ce dernier « à des fins commerciales », qui lui est reprochée par le clan circassien, explique le JDD. Mais celui qui rêve d’un spectacle « 100 % humain » ne compte pas se « laisser impressionner », ajoute l’hebdomadaire.

André-Joseph Bouglione s’est mis plusieurs membres du clan à dos : son oncle Joseph « Sampion » et la société d’exploitation de spectacles (SES) des frères Bouglione, qui gèrent le Cirque d’hiver, à Paris. « Tout le monde s’est fâché », explique André-Joseph Bouglione, assigné au tribunal par sa famille et qui ne pensait pas que « ce serait aussi radical », confie-t-il au Journal du dimanche. Ainsi, ses détracteurs réclament, dans deux courriers datés de juin 2017, que le dresseur de 44 ans cesse « tout usage du nom Bouglione à quelque titre que ce soit pour des spectacles de cirque ». Puis, en juillet de la même année, une plainte est déposée par les mêmes membres de sa famille auprès du parquet de Nanterre contre André-Joseph Bouglione, pour « concurrence déloyale et parasitaire ».

« 100 % humain »

Le clan Bouglione l’accuse par ailleurs d’utiliser son patronyme, qui ne correspondrait, selon lui, en rien à son état civil. Une allégation que dément fermement l’avocat d’André-Joseph, qui répète que « c’est son nom », selon le JDD. À l’origine de ce conflit familial, la prise de position de l’ancien dresseur contre les spectacles de cirque mettant en scène des animaux. Dans son livre Contre l’exploitation animale, paru jeudi 5 avril dernier, André-Joseph Bouglione rompt avec des décennies de traditions circassiennes. « Ma femme et moi sommes persuadés que la seule solution pour sauver le cirque traditionnel, c’est de ne plus utiliser d’animaux », explique-t-il àLibération.

Un changement de tactique qui vise, selon lui, à « sauver [le cirque] de l’abîme dans lequel il est en train de s’enfoncer ». Et de marteler : « Il faut redevenir un spectacle consensuel. Les gens aiment toujours le cirque, mais ils ne veulent plus voir d’animaux sur la piste. » Ainsi, André-Joseph Bouglione, en partenariat avec sa femme, travaille sur son nouveau projet : un « éco-cirque 100 % humain », n’en déplaise à sa famille.


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