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Afghanistan : un double attentat à Kaboul fait au moins 25 morts

La seconde explosion s’est produite quelques minutes après la première attaque, visant les journalistes accourus sur place, lundi 30 avril.

Un double attentat revendiqué par l’organisation Etat islamique a fait, lundi 30 avril au cœur de la capitale Kaboul, au moins 25 morts, dont au moins six journalistes, selon les premiers bilans. Au moins quarante-neuf personnes ont également été blessées.

Le premier attentat-suicide a eu lieu, vers 8 heures du matin à l’heure de rentrée des bureaux, près du siège des services de renseignements afghans, devant un bâtiment abritant une école d’anglais. Trente minutes plus tard, une seconde attaque au même endroit a visé les journalistes, les secours et les forces de police dépêchés sur place. Selon une source sécuritaire citée par l’Agence France-Presse (AFP), le second kamikaze qui a visé la presse s’était fait passer pour un journaliste « muni d’une caméra ».

Au moins six journalistes ont été tués par l’explosion, selon le porte-parole du ministère de la santé (sept, selon la commission de sécurité des journalistes afghans). Parmi eux figurent Shah Marai, chef du service photo de l’AFP à Kaboul, ainsi qu’un reporter travaillant pour la chaîne de télévision afghane Tolo News.

Les journalistes sont régulièrement ciblés par des attaques dans tout le pays. Le 25 avril, Abdul Manan Arghand, reporter de télévision, s’était ainsi fait tuer par balle à Kandahar.

Par ailleurs, le siège du NDS avait déjà été la cible d’un attentat-suicide en mars : un kamikaze à pied avait franchi le barrage de police et s’était fait exploser à l’entrée des bureaux, faisant trois morts et cinq blessés.

Onze enfants tués dans un autre attentat-suicide

Un autre attentat-suicide a eu lieu lundi en fin de matinée près de l’aéroport de Kandahar, au sud du pays. Au moins 11 enfants, qui s’étaient massés autour d’un convoi de l’OTAN, ont été tués dans une attaque visant des soldats roumains. Seize personnes ont en outre été blessées, dont cinq soldats roumains et deux policiers afghans, a précisé le porte-parole du gouverneur provincial, Said Aziz Ahmad Azizi. Cette attaque n’avait pas été revendiquée en début d’après-midi.

Selon l’Organisation des Nations unies, la ville de Kaboul est devenue l’endroit le plus dangereux d’Afghanistan pour les civils avec une recrudescence des attentats, généralement perpétrés par des kamikazes et tour à tour revendiqués par les talibans ou l’EI.

Les attaques visent notamment les centres d’inscription sur les listes électorales pour les législatives d’octobre, ouverts depuis le 14 avril dans les écoles et les mosquées. Le 22 avril, un attentat de l’Ei visant un centre de délivrance de cartes d’identité en vue des élections a fait près de 60 morts et 20 blessés dans un quartier à majorité chiite.

Les talibans, pour leur part, ont officiellement lancé le 25 avril leur offensive de printemps. Ils ont annoncé dans un communiqué que l’opération Al-Khandak, du nom d’une bataille menée à Médine au VIIe siècle au cours de laquelle des combattants musulmans avaient défait des envahisseurs « infidèles », ciblerait les forces américaines et « leurs agents de renseignement » ainsi que leurs « partisans internes ».

Le président afghan a proposé, fin février, de relancer le processus de paix sur de nouvelles bases pour mettre fin à seize années de guerre. Cette offre avait été saluée par la mission des Nations unies en Afghanistan, qui avait déclaré soutenir « fermement la vision d’un rétablissement de la paix par le dialogue interafghan ». Mais les talibans affirment de leur côté que la présence de bases américaines dans le pays « mine toutes les chances de paix » et contribue à « prolonger la guerre en cours ».

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