Deux pasteurs radicaux à Jérusalem
Notre correspondant à Washington, Gilles Paris, rappelle que la délégation américaine à Jérusalem compte en outre deux pasteur radicaux John Hagee et Robert Jeffress, qui illustrent l’alliance paradoxale entre les fondamentalistes chrétiens américains et Israël.
Les évangélistes croient en effet en la « seconde venue » du Christ, qui inaugurera le « royaume millénaire » de Dieu sur Terre. Cette vision de l’Apocalypse se fonde sur une lecture des Ecritures dans laquelle les juifs sont investis d’une mission sacrée : rétablir le « royaume de David » en Terre sainte et « reconstruire le Temple », conditions requises pour l’affrontement final entre le Messie et l’Antéchrist. C’est pour cette raison théologique que les fondamentalistes soutiennent ardemment les autorités israéliennes, même si la réalisation de la prophétie passe par la conversion finale des juifs.
Tweet de Donald Trump
En complément de ce bref message enregistré, le président américain vient de publier un tweet dans lequel il félicite Israël pour ce « grand jour ».
Bonjour Plouf,
Le Jerusalem Embassy Act prévoyant le transfert de l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, entré en application lundi 14 mai, a été voté par le Congrès en 1995. Il est parti d’une initiative du sénateur républicain Bob Dole, dans la perspective de l’élection présidentielle de 1996. En difficulté auprès de l’électorat juif après des prises de position sévères visant l’État hébreu, l’élu du Kansas propose ce transfert devant le lobby pro-israélien, Aipac, en mai 1995.
Cette initiative est également activement soutenue par le Likoud, dirigé par Benyamin Nétanyahou, qui y voit un moyen pour entraver le processus de paix israélo-palestinien engagé deux ans plus tôt à Oslo et auquel il est radicalement opposé.
Le premier ministre travailliste israélien Yitzhak Rabin ne peut s’y opposer tout en redoutant ces effets, tout comme le président des Etats-Unis de l’époque, Bill Clinton. Ce dernier parvient à introduire dans le projet de loi une disposition prévoyant le report de la mesure tous les six mois en fonction des « intérêts de sécurité nationale américains ». Le report sera appliqué par tous les présidents américains, démocrates comme républicains, jusqu’à Donald Trump, qui a choisi de rompre avec la position traditionnelle de la diplomatie américaine, en partie pour satisfaire sa base évangélique.
Aux Etats-Unis, une population divisée
Vous êtes nombreux à nous interroger sur l’opinion du peuple américain sur la décision de leur président, Donald Trump, de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem. Notre correspondant à Washington, Gilles Paris, se fait le relais d’un sondage paru fin décembre à ce sujet :
Discours d’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem :
« Aujourd’hui, nous tenons la promesse faite au peuple américain et nous accordons à Israël le même droit que nous accordons à tout autre pays, le droit de désigner sa capitale », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis, David Friedman, à l’ouverture de la cérémonie de la représentation diplomatique américaine à Jérusalem.
La cérémonie se tient en présence du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de la fille du président américain, Ivanka Trump, ainsi que de son mari et conseiller spécial du président Trump, Jared Kushner.

Pic de la marche du Grand Retour
Ces manifestations, à l’appel du Hamas, ont officiellement pour but de dénoncer le blocus économique imposé à Gaza par Israël. Elles ont lieu depuis six semaines. Mais ces manifestations constituent assurément le pic de la marche du Grand Retour annoncée par les Palestiniens.
Il y a en effet une accélération du calendrier : lundi 14 mai est marqué par le déménagement de l’ambassade des Etat-Unis à Jérusalem, dénoncée largement par les Palestiniens. Surtout, le 15 mai marque la commémoration de la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d’Israël – une date toujours liée à des tensions très importantes à la frontière entre Gaza et Israël. Le Hamas a d’ailleurs appelé à des manifestations encore plus importantes mardi, bien que l’organisation n’incite pas publiquement les manifestants à franchir la frontière. Pour autant, les appels à découper les barbelés pour tenter de franchir les clôtures se sont multipliés.
Côté israélien, on s’est donc préparé à ces mouvements de foule, et trois brigades d’infanterie supplémentaires ont été positionnées, dont deux le long de la bande de Gaza et une autre en Cisjordanie
Le bilan est désormais passé à 37 morts palestiniens dans la bande de Gaza.
Gaza : le bilan est désormais de 28 Palestiniens tués, selon le ministère de la santé local.
Bonjour JP,
Pour tout comprendre à cette situation, vous pouvez consulter notre infographie à ce sujet qui explique pourquoi la décision de Donald Trump ne passe pas auprès des Palestiniens.
Gaza : le gouvernement palestinien accuse Israël de commettre un « horrible massacre », après la mort de 25 Palestiniens dans des manifestations lundi
Près de 500 blessés à Gaza lors des manifestations de lundi
Bonjour Alban,
Selon des journalistes de l’Agence France-Presse sur place, des milliers de manifestants se sont rassemblés en différents points et de petits groupes ont tenté de s’approcher de la frontière lourdement gardée par l’armée israélienne. Ces petits groupes ont tenté de s’attaquer à la barrière, lancé des pierres en direction des soldats mais ils ont essuyé des tirs israéliens en retour.
Dimanche et lundi, l’armée israélienne avait prévenu les Gazaouis par tracts distribués par les airs qu’ils exposaient leur vie en prenant part aux manifestations et qu’elle ne permettrait pas qu’on s’en prenne à la barrière de sécurité, aux soldats ou aux civils israéliens riverains. « Nous défendrons nos citoyens par tous les moyens, nous ne permettrons pas qu’on force la frontière », avait prévenu le ministre de la défense, Avigdor Lieberman.
Le ministère de la santé de Gaza annonce que le bilan est désormais de 25 morts chez les Palestiniens.
Bonjour NMK,
Depuis le début du mouvement de protestation des Palestiniens débuté le 30 mars et violemment réprimé, l’armée israélienne a été notamment critiquée pour son usage excessif de la force. L’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union européenne ont réclamé des enquêtes indépendantes.
Mais Tsahal, l’armée israélienne, affirme que ses soldats ne tirent à balles réelles qu’en dernier recours, quand les moyens non létaux ont été épuisés, pour parer au danger pour les soldats et les civils israéliens habitant près de l’enclave.
Plusieurs milliers de manifestants sur la bande de Gaza
Alors que l’armée israélienne a annoncé qu’il y avait près de 10 000 manifestants lundi en plusieurs points de la frontière entre Gaza et Israël, le correspondant du Monde à Jérusalem estime que ce chiffre est sous-évalué.
Bonjour Simon,
Nous n’avons pas encore d’informations quant à des affrontements à Jérusalem. Mais un millier de policiers israéliens doivent être déployés lundi autour de l’ambassade et de ses alentours.
Bonjour Goldi,
La mobilisation des Palestiniens a plusieurs raisons. Depuis le 30 mars, des milliers de Palestiniens se rassemblent chaque vendredi, dans le cadre de la « Marche du grand retour », pour revendiquer leur droit à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont dû fuir à la création d’Israël, il y a soixante-dix ans.
Ce mouvement veut aussi à dénoncer le blocus israélien imposé depuis plus de dix ans à l’enclave palestinienne. Ces manifestations doivent aboutir mardi par la commémoration de la Nakba (la « catastrophe », en arabe) qui marque pour les Palestiniens la création de l’Etat d’Israël et l’exode de centaines de milliers de Palestiniens.
Mais les manifestations de lundi sont aussi marquées par les protestations contre l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, qui a lieu dans l’après-midi.
Situation à Gaza : ce que l’on sait
- Le bilan ne cesse de s’alourdir au fil de la journée. Seize Palestiniens ont été tués lundi matin par des tirs de soldats israéliens au cours d’affrontements entre manifestants gazaouis et militaires sur la frontière entre Israël et la bande de Gaza, selon le ministère de la santé de Gaza. Et plus de 500 Palestiniens ont été blessés lundi, lors de ces heurts.
- Des milliers de manifestants se sont rassemblés à différents points de la frontière avec Israël pour protester contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, qui est inaugurée lundi après-midi. Ce déménagement, annoncé le 6 décembre par Donald Trump lors de sa reconnaissance historique de la ville comme capitale d’Israël, est le cadeau suprême de son administration à son allié stratégique, à l’occasion du 70e anniversaire de l’Etat.
- Dans un tweet lundi en milieu de journée, le président des Etats-Unis a salué « un grand jour pour Israël ». « La montée en puissance vers la cérémonie (…) a déjà commencé », s’est enthousiasmé le locataire de la Maison Blanche sur Twitter, malgré les événements de la matinée, soulignant que la chaîne de télévision Fox, qu’il regarde assidûment tous les matins, retransmettrait la cérémonie en direct. Resté à Washington, M. Trump va s’exprimer par message vidéo lors de la cérémonie d’inauguration.
Gaza : seize Palestiniens tués dans des affrontements avec les soldats israéliens
Des milliers de Palestiniens protestent dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie contre l’inauguration, prévue lundi après-midi, de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à la situation dans la bande de Gaza où seize Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens à la frontière avec Israël. Près de 500 personnes ont également été blessées, alors que les manifestations rassemblant des milliers de personnes se poursuivent pour protester contre le transfert à Jérusalem de l’ambassade états-unienne.
Lundi est en effet marqué par l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, comme le souhaitait le président du pays, Donald Trump.
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