La manifestation parisienne pour défendre le statut des fonctionnaires et les services publics, à l’appel de neuf organisations syndicales, a été émaillée, mardi 22 mai, d’incidents.
De brèves échauffourées ont éclaté entre des forces de l’ordre – qui ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène – et quelques dizaines de manifestants encagoulés en marge du cortège de fonctionnaires. Avant que le cortège n’atteigne la place de la Bastille, quelques dizaines de manifestants ont détruit des abribus, brisé des vitrines de magasins rue de Lyon (12e arrondissement) et jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre. Sept personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.
Selon le comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de médias dont Le Monde, 16 400 personnes y participaient ; contre 15 000 personnes selon les chiffres transmis par la préfecture de police. Les organisateurs n’ont encore fait état d’aucun comptage. Plus de 130 manifestations ont également eu lieu un peu partout en France.
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Unité syndicale
Pour la première fois depuis 2010, Philippe Martinez (CGT), Pascal Pavageau (FO), Laurent Berger (CFDT), Luc Bérille (UNSA) et Philippe Louis (CFTC), défilent ensemble à Paris. Des étudiants se sont joints à la manifestation, certains positionnés en avant du carré de tête. « Tolbiac en lutte », ou « Même Macron, même combat », proclamaient des pancartes.
« A chaque fois que nous avons des propositions communes, des préoccupations communes, nous sommes ensemble, c’est le cas aujourd’hui, tant mieux », s’est réjoui Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « Les agents publics sont malmenés aujourd’hui et ils méritent d’être respectés », a-t-il souligné.
L’unité syndicale est « une très bonne chose », a insisté de son côté Philippe Martinez (CGT). Pour lui, « le message c’est la défense des services publics, c’est-à-dire une conception de la société française différente de celle du président de la République », et la défense de « l’égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire ».
Pascal Pavageau (FO) a jugé « très bien qu’il y ait une mobilisation avec l’ensemble des secrétaires généraux » des organisations syndicales, « bien sûr pour soutenir les fonctionnaires mais d’une manière générale pour dire : maintenant ça s’arrête ! ». « Si le gouvernement n’entend pas (…), ça pourrait prendre une dimension interprofessionnelle », a-t-il prédit.
C’est la troisième fois depuis l’élection d’Emmanuel Macron que les fonctionnaires sont appelés à protester contre le gel du point d’indice, la réintroduction du jour de carence ou encore la suppression annoncée de 120 000 postes d’ici à 2022. Outre celle de Paris, entre 130 et 140 manifestations sont prévues dans la journée pour cette démonstration de force.
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Premiers chiffres de la mobilisation
A la mi-journée, le taux de participation au mouvement de grève s’élevait à 9,77 % dans la fonction publique d’Etat (contre 10,41 % lors de la dernière journée de mobilisation des fonctionnaires, le 22 mars) et à 6,3 % dans la fonction publique territoriale (contre 4,95 % en mars), selon une source à Bercy. Le taux de participation de la fonction publique hospitalière n’était pas encore connu.
Le mouvement de grève était également suivi par 12,57 % des enseignants, premier et second degré confondus, selon le ministère de l’éducation nationale, en baisse par rapport au 22 mars, où il était de 14,54 %.
A Lyon, 800 personnes ont manifesté, selon la police, 4 000 selon les organisateurs. On pouvait lire sur des banderoles : « Licencions les actionnaires, embauchons des fonctionnaires ».
A Marseille, près de 45 000 personnes ont participé à la mobilisation, selon les organisateurs. Les chiffres des autorités n’étaient pas connus dans l’immédiat.
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