Pierre Hassner, grand spécialiste des relations internationales, est mort

Pierre Hassner, directeur de recherches au Centre d'études et de recherches internationales, à Paris en février 2003.

Considéré en Europe comme l’un des penseurs les plus brillants dans l’étude de la violence et de la guerre, Pierre Hassner est mort samedi 26 mai à l’âge de 85 ans, selon un proche. Ce spécialiste de philosophie politique a marqué la réflexion dans le domaine des relations internationales de 1945 à nos jours et l’histoire du Centre d’études et de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, où il a accompli l’essentiel de sa carrière de 1959 à sa mort.

Né le 31 janvier 1933, à Bucarest, en Roumanie, le lendemain de la prise de pouvoir d’Hitler en Allemagne, Pierre Hassner, issu d’une famille bourgeoise juive originaire de Kichinev, (Moldavie, à l’époque roumaine), survit avec sa famille au régime pro nazi du général Antonescu, responsable des persécutions des juifs roumains durant la Seconde guerre mondiale. Pour s’en protéger, la famille Hassner se convertit au catholicisme mais Pierre restera toute sa vie un inconditionnel athée, n’aimant pas trop se pencher sur son identité juive. Fils unique et choyé par un père agent de change et une mère femme au foyer, il fréquente le lycée français de Bucarest comme tous les enfants de familles roumaines et juives francophiles.

En 1948, un an après le début de la guerre froide et la mise en place du communisme en Roumanie, Pierre Hassner émigre en France avec ses parents et s’installe à Paris, rue du Ranelagh, au cœur du XVIe arrondissement. Elève brillant – il obtient le bac à 16 ans en 1949-1950 au lycée Janson de Sailly – il poursuit des études de philosophie à la Sorbonne de 1950 à 1955 et intègre l’Ecole normale supérieure (ENS) en 1952. Trois après ans, il est premier à l’agrégation de philosophie à titre étranger.

Le « meilleur étudiant » de Raymond Aron

Le jeune normalien, traumatisé par le totalitarisme en Europe, est insatisfait de ce qu’il entend sur le marxisme rue d’Ulm où la plupart des enseignants affichent leurs convictions communistes. Il trouve toutefois…


Continuer à lire sur le site d’origine