C’est une antienne aussi vieille que la politique. La France produit trop de normes, de règlements, d’arrêtés, de circulaires, accuse-t-on, à droite comme à gauche, depuis des décennies. « Il y a autant de lois en France que dans le monde », écrivait déjà Montaigne au XVIe siècle. « Il faut arrêter d’emmerder les Français ! », avait grogné, en 1966, Georges Pompidou à Jacques Chirac, alors jeune chargé de mission à Matignon, qui lui présentait une pile de décrets à signer.
Emmanuel Macron n’échappe pas à la règle. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle, le candidat d’En marche ! avait dit vouloir « laisser respirer les gens » et s’était engagé lui aussi à mettre un terme à l’inflation normative, source à l’entendre d’ankyloses pour les entreprises et de tracasseries pour les particuliers. « La société que je veux sera à la fois libérée des carcans et des blocages », avait promis l’ancien haut fonctionnaire dans son programme.
Selon les spécialistes, la France souffre d’une « normitude » aiguë. Un rapport rédigé en 2013 par l’ex-ministre du budget Alain Lambert et le maire du Mans Jean-Claude Boulard, récemment décédé, évaluait à 400 000 l’empilement de normes constitué au fil des lois. Au total, 64 codes (de l’urbanisme, des assurances, des marchés publics, etc.) régissent notre vie quotidienne et les nouvelles normes introduites chaque année par la loi entraîneraient un surcoût annuel moyen de l’ordre de 500 millions d’euros.
« Politique de la circulaire »
Depuis son élection, le chef de l’Etat ne manque jamais une occasion de dénoncer ce travers français. « Je veux que nous sortions de cette fascination de la politique de la circulaire pour avoir une politique de la stratégie au niveau central. Quand les stratégies sont claires, elles n’ont pas besoin de regarder le moindre tour de vis dans chaque département », a ainsi expliqué le chef de l’Etat lors de la conférence…
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