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SNCF : la grève des cheminots va-t-elle se poursuivre cet été ?

L’Unsa et la CFDT quitteront le mouvement après le 28 juin tandis que la CGT et Sud-Rail souhaitent poursuivre la mobilisation aux mois de juillet et d’août.

Le front syndical vole en éclats après trois mois de grève par intermittence. Ce qui fait du mouvement des cheminots contre la réforme de la SNCF « le plus long conflit de ces 30 dernières années », selon Libération. Mais le calendrier ne prévoit plus de jours de grève après le 28 juin. Et les syndicats se divisent sur la stratégie à adopter pour l’été. Franceinfo vous résume les positions des uns et des autres.

Pour la CGT, « la bataille ne fait que commencer »

« Nous sommes prêts à y aller seuls« , a prévenu Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-cheminots. Car d’après lui, « le gouvernement n’a pas apporté de garanties suffisantes » et « la bataille ne fait que commencer ». Pour le syndicat majoritaire, pas question donc de cesser la mobilisation cet été. Quelques dates ont déjà été avancées – les 2, 6, 7 et 11 juillet – mais elles doivent encore être confirmées. La CGT-cheminots doit décider, mercredi 20 juin, des modalités de cette grève estivale. Seule certitude : le syndicat souhaite mettre un terme au système de grèves perlées pour revenir au rythme d’un grève « ciblée avec des temps forts », comme le résume Le Parisien.

L’Unsa fait une pause mais « il y a encore la convention collective »

Avant même le début de la réunion de l’intersyndicale, mardi 19 juin, la branche ferroviaire du syndicat Unsa a annoncé qu’elle « ne continuerait pas la grève en juillet » tout en restant dans la mobilisation « jusqu’au 28 juin, conformément à son engagement ».  « Le travail n’est pas terminé, a assuré sur franceinfo Fanny Arav, représentante d’Unsa-ferroviaire au sein du conseil d’administration de la SNCF. Il y a encore la convention collective et les accords d’entreprise et il y a le devenir financier du système ferroviaire. » Et de poursuivre : « On est que dans le premier chapitre de la réforme ferroviaire (…) Cette unité syndicale, elle va durer, les bases sont suffisamment solides pour pouvoir durer, pour pouvoir reprendre d’autres types d’action. »

Sud-Rail veut « perturber les grands départs »

Sud-Rail a vivement réagi à cette décision d’Unsa-ferroviaire : l’un de ses représentants, cité par Le Parisien, a ainsi évoqué une « trahison », affirmant que « ce syndicat soi-disant réformiste n’a pas hésité à laisser tomber des milliers de grévistes ». En accord avec la CGT-cheminots, le troisième syndicat de la SNCF est bien résolu à poursuivre le mouvement cet été. Le syndicat contestataire « ne tourne pas la page » et veut « continuer la mobilisation pour peser » sur les prochaines négociations. « Il faut taper là où ça fait mal. C’est-à-dire perturber les grands départs », a estimé Erik Meyer, secrétaire fédéral de Sud-Rail.

Pour la CFDT, « continuer la grève n’est pas bon pour l’image du syndicalisme » 

Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, les grandes vacances sont un « moment un peu sacré ». Interrogé sur CNews mercredi 20 juin, le leader du quatrième syndicat de la SNCF s’est donc prononcé pour un arrêt de la grève après le 28 juin. « Il y a un essoufflementa-t-il constaté. La continuer n’est pas une bonne image pour le syndicalisme. » C’est bien un constat d’échec qui domine au sein du syndicat réformiste : « Faire grève contre quoi ? La loi est votée ! » s’interroge un syndicaliste de la CFDT, cité par Le Monde. « On n’a pas réussi à faire reculer le gouvernement », juge aussi Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT-cheminots, sur franceinfo.


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