
C’est un peu le discours sur l’Etat de l’Union des présidents américains version Emmanuel Macron. Un rendez-vous programmé chaque mois de juillet pour rendre compte de l’avancement des politiques engagées.
Faire un bilan, mais aussi donner le cap et définir les priorités de l’année à venir. Un exercice de pédagogie très formalisé dans le cadre solennel de la salle du Congrès du château de Versailles.
L’année dernière, pour son premier discours, Emmanuel Macron était un président tout juste élu qui avait affirmé une volonté d’avoir une parole rare dans les médias et de s’adresser directement aux Français pour expliquer sa politique. Il avait d’ailleurs estimé qu’après son discours à Versailles, la traditionnelle interview du 14 juillet n’était pas utile.
Cette année, le contexte est totalement différent. C’est un président beaucoup moins solennel, devenu bavard et omniprésent sur les réseaux sociaux qui revient à Versailles pour prononcer son deuxième discours.
Un président dont la popularité s’érode, dont l’opposition dénonce l’attitude monarchique et qui doit lancer les réformes de l’an 2 de son quinquennat, dont certaines sont très sensibles, la réforme des retraites, par exemple. Un exercice difficile. D’autant plus qu’Emmanuel Macron est attendu au tournant sur le fond et sur la forme.
Des élus boycottent
Comme à chaque réunion du Congrès, une poignée de parlementaires – 17 de La France insoumise (LFI) et 5 Républicains (LR) – sur les 925 députés et sénateurs, boycotteront l’événement.
Ce qui pose problème pour les 17 députés de la France Insoumise, c’est le choix d’Emmanuel Macron de revenir chaque année. La Constitution le lui permet, mais il abuse de ce pouvoir, assure le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel.
« Ça s’apparente de plus en plus à des rythmes monarchiques. Cela fait deux fois en un an qu’il utilise le Congrès et manifestement il se complait dans ce rôle. A nous, je pense qu’il est temps de taper sur la table, et une façon de taper sur la table, c’est de ne pas jouer le jeu », estime-t-il.
Emmanuel Macron s’exprimera devant les parlementaires, mais ne les écoutera pas après faire leurs déclarations. C’est là aussi ce qui est prévu par la Constitution, mais c’est du mépris disent quand même Les Insoumis ainsi que quelques députés de droite. Ces élus du parti Les Républicains reprennent aussi une critique récurrente : le coût trop élevé d’un Congrès.
« Quand on demande tellement d’efforts à nos concitoyens, notamment les plus modestes, comment accepter que le président organise à très grands frais une opération de pur marketing politique dont on sait maintenant qu’il ne sortira rien », souligne le député LR de Moselle Fabien di Filippo.
Ces critiques sont minoritaires. L’écrasante majorité des parlementaires ira à Versailles, au nom du respect des institutions.
► Combien ça coûte et qui va payer ?
293 000 euros, c’est le coût total de l’organisation de ce Congrès en 2017. Cette année, place aux économies. Les dépenses devraient atteindre 286 000 euros, soit 7 000 euros de moins.
La captation vidéo représente plus du tiers de ce montant. S’y ajoutent les frais de sécurité, comme notamment les portiques. Au moins 1 000 personnes seront, par ailleurs, mobilisées pour cette occasion.
Cette facture tient compte également de la rémunération du personnel de Versailles, les frais du déjeuner d’avant le discours d’Emmanuel Macron, et les frais d’acheminement des parlementaires.
Outre les 577 députés et les 348 sénateurs, on attend, en effet, 420 fonctionnaires et contractuels de l’Assemblée nationale, ainsi que 153 fonctionnaires et contractuels du Sénat.
Mais qui va payer ? Le règlement est divisé en trois tiers : un pour l’Elysée, un pour l’Assemblée nationale et un pour le Sénat.
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