La démission de Boris Johnson, le début de la fin ou la fin des soucis pour Theresa May

Boris Johnson sortant de Downing Street, le 28 juin.

De deux choses l’une : soit la démission de Boris Johnson, annoncée lundi 9 juillet, sonne le début de la fin pour la première ministre Theresa May, soit elle annonce le début de la fin… de ses ennuis. Le flamboyant ministre des affaires étrangères tout comme le ministre du Brexit, David Davis, qui avait quitté le gouvernement quelques heures auparavant, n’ont cessé, depuis deux ans, de provoquer Theresa May et de menacer de claquer la porte, sans jamais passer à l’acte. Au point que leur récurrente démission faisait l’objet de nombreuses plaisanteries. Que ces avocats d’un divorce net avec l’Union européenne (UE) le fassent aujourd’hui, quelques jours après la publication de nouvelles orientations sur le Brexit, nettement plus conciliantes avec l’UE, est à la fois conforme aux personnages et dans la logique politique.

Lundi après-midi, dans un climat politique surchauffé, la démission de M. Johnson a relancé les rumeurs d’un possible vote de défiance contre Theresa May et d’une crise politique. Le chef du Foreign Office n’a pas expliqué immédiatement sa décision, dont les motivations, conformément à sa stratégie brouillonne, ne sont pas limpides. Pourquoi a-t-il endossé, vendredi soir, le compromis truffé de concessions à l’UE adopté par le gouvernement à l’issue du séminaire gouvernemental de Chequers, pour rendre son tablier trois jours plus tard ? Il est vrai qu’au cours de la réunion, comme il l’a fait fuiter ensuite, il a élégamment estimé que défendre le plan de Mme May reviendrait à « cirer une crotte » (« polish a turd »).

Sans doute aussi le chef du Foreign Office, ancien chef de la campagne pro-Brexit au référendum, ne pouvait-il pas faire moins que le ministre du Brexit, qui considère que l’accord de Chequers trahit le vote des Britanniques. Iain Duncan Smith, ancien ministre ultra pro-Brexit lui aussi, a estimé que la démission de « Boris » constituait « un grand choc pour…


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