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Coupe du monde 2018 : « La France refuse le jeu mais elle le fait bien »

L’équipe de France a décroché, mardi soir, sa place en finale du Mondial en battant les redoutables Belges. Thibaud Leplat, journaliste et spécialiste du football, décrypte pour franceinfo cette qualification.

Le minimum syndical, 1-0. C’est une tête de Samuel Umtiti au retour des vestiaires qui envoie la France vers sa troisième finale de Coupe du monde, après 1998 et 2006. Les Bleus, solides globalement, ont fini par sortir la Belgique en demi-finale, mardi 10 juillet. Voici ce qu’il faut retenir de cette rencontre et ce qu’il faut avoir en tête avant la finale de dimanche avec Thibaud Leplat, journaliste et auteur du livre Football à la française. 

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Franceinfo : Tout le monde s’attendait à du 50/50, ça a été le cas… 

Thibaud Leplat : Complètement. J’ai trouvé que la rencontre était intéressante, intense, haletante par moments parce qu’elle était très travaillée des deux côtés. C’était très tendu parce que c’était très égal. Un coup la France, un coup la Belgique. Il y avait de quoi se faire peur dans les deux camps. En réalité, il y avait un tel équilibre qu’on se demandait comment ça pouvait se terminer. 

Au-delà du but, pourquoi le scénario a-t-il penché en faveur des Français ?

Parce que la France est restée bien en place. Elle ne souffre pratiquement plus. Elle refuse le jeu mais elle le fait bien, en assurant les phases tactiques, notamment les coups de pieds arrêtés, comme on l’a vu sur le but de Samuel Umtiti. Elle peut ralentir quand elle le souhaite, casser le rythme, défendre proche du but… Surtout, elle a des joueurs qui, sur une déviation ou un contrôle, parviennent à faire basculer un match. Bref, les Bleus ont fait le match attendu. 

En face, la Belgique n’a pourtant pas déjoué…

Non, non. Simplement, Kevin De Bruyne a parfois eu du mal à se sortir du pressing de Pogba et de Kanté. Et Eden Hazard arrivait cramé à 30 mètres du but de Hugo Lloris. Ils ont par moments eu tendance à s’énerver parce que ça ne passait pas, il y avait toujours le pied d’un Bleu sur leur chemin.

La France va donc jouer dimanche sa troisième finale de Coupe du monde, après 1998 et 2006. Est-elle favorite ?

A mon avis, la Belgique était le pire adversaire pour la France. Maintenant que cet obstacle est passé, on peut aborder cette finale sereinement. Les Bleus sont favoris de par leur palmarès et de par leur solidité. Ils ne sont jamais véritablement en danger, tant sur les phases arrêtées que sur les phases rapides. C’est un football de la gagne.

A votre avis, vaut-il mieux affronter l’Angleterre ou la Croatie, dimanche soir en finale ?

Je dirais la Croatie car elle voudra le ballon, comme la Belgique. Mais ses phases de transition défensive sont tellement faibles que ça peut être mortel face à Mbappé, Griezmann et les autres. Si c’est l’Angleterre en face, ce sera plus brouillon, moins lisible pour le jeu pratiqué par les Bleus.


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