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Vel d’Hiv: Marceline Loridan-Ivens se souvient des «perversités de l’enfer»

Les noms des camps d’extermination résonnent dans cette prière. Une prière pour envelopper tel un linceul tous ceux, brûlés dans les fours crématoires, qui n’ont pas eu de tombe. Marceline Loridan-Ivens, écrivain et cinéaste, est revenue elle de l’enfer des camps. Un drame qui lui inspirera un film, La Petite prairie aux bouleaux (2003), une traduction littérale de l’allemand Birkenau, interprété notamment par Anouk Aimée. 

Les camps, c’était «les perversités de l’enfer»: écoutez le reportage de Valérie Cohen 23/07/2018 – par RFI Écouter

A 90 ans, celle qui fut l’amie et la compagne d’infortune de Simone Veil à Auschwitz, rencontrée dans le convoi qui les déportait, garde la mémoire claire, et à vif. « C’était l’horreur, toutes les perversités de l’enfer: on est arrivées et on nous a rasées… rasé les aisselles, le publis… L’horreur de la nudité devant des hommes. J’ai toujours mon numéro de matricule: 78750, il est là…»

Le numéro est là, sur son avant-bras. Et dans la tête, des visages, des situations, des souvenirs qui l’habitent, qui parfois la hantent. « On a toujours un camp dans la tête, on n’en revient pas… Une partie de soi reste toujours là-bas ! » Marceline, née Rozenberg, avait 15 ans lorsqu’elle fut arrêtée avec son père par la Milice en février 1944.

Marceline Loridan quitte le lieu de la cérémonie. Silhouette frêle, qui est revenue de si loin, sans son père assassiné à Birkenau. Un père auquel est destiné son livre Et tu n’es pas revenu (2015).

« On ne revient jamais vraiment d’Auschwitz », retrouvez Marceline Loridan-Ivens, invitée de l’Entretien de France 24


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