La commission d’enquête de l’Assemblée nationale réagit aux propos d’Emmanuel Macron
« Il n’appartient pas à notre commission d’enquête de convoquer le président de la république », a déclaré mardi soir le député Guillaume Larrivé, co-rapporteur, lors de l’audition du chef de cabinet du ministre de l’intérieur, Stéphane Fratacci. Guillaume Larrivé n’exclut cependant pas de convoquer le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler.
Bonjour Alpbach,
C’est l’élément le moins compréhensible de sa prise de parole. Il pourrait s’agir des parlementaires d’opposition, en référence aux deux commissions d’enquête mises en place par l’Assemblée nationale et le Sénat. Si c’est le cas, la formulation est surprenante, celles-ci n’ayant pas de prérogatives judiciaires – constitutionnellement, il n’est même pas certain qu’elles puissent convoquer le président de la République. Ou peut-être critique-t-il le traitement médiatique de l’affaire, que l’Elysée semblait trouver disproportionné il y a quelques jours.
Bref, on en sait rien.
Bonjour Angelo,
Lors de son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le chef de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a fait devant les députés la différence entre la mesure conservatoire que constituait la mise à pied, et la réduction du champs d’activités sous la responsabilité de M. Benalla – ce qui constituerait, selon M. Strzoda, la sanction prise à son égard.
Le chef de cabinet a également envoyé une lettre à Alexandre Benalla lui notifiant son licenciement en cas de nouvelle faute, à la suite de son comportement le 1er mai.
La députée Aurore Bergé, présente sur place au moment de la déclaration du président de la République, évoque sur Twitter un président qui « prend toutes ses responsabilités ».
Bonsoir Pizza,
Patrick Strzoda affirmait tout à l’heure, devant les députés de la commission d’enquête, que c’est lui qui a pris la décision de la sanction contre M. Benalla : « Je l’ai prise seul, en mon âme et conscience. Je n’ai jamais parlé de ce sujet avec le chef de l’Etat, qui était à 10 000 km », a-t-il dit. Selon la version qu’il en a donnée, Patrick Strzoda a cependant soumis sa proposition d’une sanction de quinze jours au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, qui en a lui-même parlé avec Emmanuel Macron, alors en Australie.
Les députés présents saluent la prise de parole du président
- Bruno Millième, député MoDem qui a assisté au discours d’Emmanuel Macron l’a trouvé « très bon ». « C’est un chef d’entreprise, il sait faire les choses », estime le député. « Il assume tout, il va falloir aller le chercher », a décrit l’élu des Yvelines, qui a trouvé le chef de l’Etat « pas abattu du tout et combatif ». « Il veut qu’on continue et il nous a dit qu’on allait bosser encore plus » raconte le député en riant, lui qui reconnaît comme d’autres « être fatigué et avoir besoin de vacances ».
« Le passage du premier ministre a fait du bien aussi. C’est la première fois que ce genre d’événements nous arrivait, nous sommes tout neufs en politique, c’était compliqué pour certains députés, et cette soirée aussi a fait du bien. »
- Hervé Berville, porte-parole du groupe : « C’était bien qu’il vienne. Nous sommes tous réunis. La crise a montré que la majorité est soudée », se félicite-t-il.
Bonsoir,
Non, la prise de parole du président est terminée.
Bonjour lino,
Le président s’est en effet présenté lors d’une soirée organisée par les parlementaires de La République en marche à l’occasion de la fin de la session parlementaire, qui devrait se clore le 3 août prochain.
Le rassemblement a lieu à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, mais est prévue depuis plusieurs semaines Emmanuel Macron n’a pas spécifiquement « réuni les députés » autour de lui ce soir.
Le président de la République a semblé ensuite refuser toute idée de se séparer de l’un de ses collaborateurs :
« Que serait la République si au premier coup de vent, je disais ça n’est pas moi c’est mon collaborateur ou le troisième bureau ? Certains ont oublié le gaullisme et sa dignité, les extrêmes n’aiment pas l’Etat. Je ne donnerai pas des têtes. Je ne fonctionne pas comme ça. Je prendrai des décisions profondes de refonte des structures. »
Emmanuel Macron s’exprime pour la première fois sur l’affaire Benalla : « S’ils cherchent un responsable, le seul responsable, c’est moi »
Le président de la République a réagi, mardi soir pour la première fois, à l’affaire Benalla devant des députés de La République en marche, rassemblés à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, pour la fin de la session parlementaire.
Notre journaliste chargée du suivi du Parlement, Manon Rescan, retranscrit ses propos, tels que rapportés par des députés présents :
« Ce qui s’est passé le 1er mai est grave, sérieux. Et ça a été pour moi une déception, une trahison. Personne, personne auprès de moi ou dans mon cabinet n’a jamais été protégé ou soustrait aux règles, aux lois de la République, au droit de tous les citoyens.
S’ils cherchent un responsable, le seul responsable, c’est moi et moi seul. C’est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C’est moi qui ai confirmé la sanction. Ça n’est pas la république des fusibles, la république de la haine. On ne peut pas être chef par beau temps. S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français. »
Que retenir des déclarations de Gérard Collomb ?
Au cours de cette audition, le ministre a encore affiché une ligne de défense où il plaide le manque de connaissance, affirmant « en découvrir chaque jour » sur cette affaire. « M. le ministre, heureusement qu’il y a les journaux pour vous informer » a taclé Philippe Bas, président de la commission, donnant la tonalité de ces échanges houleux entre la commission et le ministre :
- Questionné sur les déclarations de syndicats de policiers se disant « terrorisés » par Alexandre Benalla, Gérard Collomb a déploré qu’ils « ne m’ont fait remonter des dysfonctionnements avec M. Benalla jusqu’à une date récente ».
-
Selon le ministre, brassard, voiture, port d’arme : « Tout ça ne vient pas du ministère de l’intérieur et du cabinet du ministre. »
- Interrogé sur la proximité entre son chef de cabinet, Jean-Marie Girier, ancien directeur de campagne d’Emmanuel Macron, et d’Alexandre Benalla, Gérard Collomb a affirmé qu’il « ne pense pas que M. Girier ait recruté M. Benalla. S’il devait en être ainsi, il y aurait des questions de confiance ». Pourtant, un document publié dans les « MacronLeaks » affirme que le « recrutement d’Alexandre a été vu avec JMG ».
De son côté, Philippe Bas a annoncé que la commission d’enquête allait demander de nouvelles informations au ministère de l’intérieur par écrit, dans la mesure où « un certain nombre de points restent obscurs ».
Du côté du Sénat, l’audition du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, est également terminée.
Que retenir des déclarations de la directrice de l’IGPN ?
- Le 3 mai, un internaute signale à l’IGPN la vidéo impliquant M. Benalla, considéré alors comme un simple policier par le service. « Il a été considéré que la force utilisée n’était pas illégitime, on était dans le cadre d’un maintien de l’ordre, et ne paraissait pas disproportionnée, bien que les gestes techniques étaient assez mal réalisés ».
- Les services de la préfecture, du ministère de l’intérieur et de l’Elysée, tous au courant de cette vidéo dès le 2 mai et connaissant le statut de M. Benalla, ne l’ont pas transmises à l’IGPN.
- L’analyse du 3 mai faite par l’IGPN n’a pas été transmise et est restée au niveau du service, l’affaire étant mise de côté en attendant d’éventuelles informations supplémentaires (témoins, plaintes, etc.).
- Aucun signalement concernant M. Benalla n’avait été réalisé auprès de l’IGPN auparavant.
L’audition de Marie-France Monéger-Guyomarc’h est terminée.
Du côté du Sénat… Gérard Collomb vit-il « dans une bulle » ?
Auditionné en ce moment par les sénateurs, au lendemain de son audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a dit « en découvrir chaque jour (…). Je lis les journaux comme vous. Il y a tout une partie de l’histoire de M. Benalla que je découvre de plus en plus ».
« J’ai l’impression que nous ne voyons pas la même réalité », lui a rétorqué le sénateur LR François Grosdidier, se demandant s’il « connaissait » son ministère, mettant même en cause son « fonctionnement ».
J’ai l’impression que vous vivez dans une bulle. (…) On ne peut pas se contenter de réponses qui paraissent dilatoires.
Il y a des procédures, il suffit que vous demandiez pour savoir.
Et d’énumérer :
– qui a fourni un véhicule à M. Benalla ?
– pourquoi a-t-il eu une autorisation de port d’arme ?
– qui lui a fourni le brassard de police ?
Ces informations que l’on vous demande, vous devriez pouvoir nous les donner sans attendre l’enquête de l’IGPN.
Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission : « Le statut d’observateur n’étant régi par aucun texte, il n’y a pas de règles particulières pour le signaler ? »
Marie-France Monéger-Guyomarc’h : « Aucune note de la présence de ces observateurs ne semble exister. (…) Seuls les personnels actifs de la police nationale peuvent être engagés dans des opérations de l’ordre public. C’est le responsable du service d’ordre qui peut autoriser la présence d’un observateur sur le terrain. (…) Le bon sens prime, ce n’est pas écrit. Nous ferons un certain nombre de propositions pour le formaliser. »
Ensuite, la directrice de l’IGPN précise :
Il y a eu trois saisines de l’IGPN en deux jours, les 19 et 20 juillet. J’ai confié cette étude à mon adjoint, M. Michelin.
Dans son propos liminaire, voici ce que dit la présidente des services de la direction générale de la police nationale :
« Nous avons reçu un signalement de violence policière le 3 mai à 2 h 13. (…) Il s’agissait d’un jeune pas témoin des faits, mais qui relayait des images trouvées sur Internet. Il n’y avait pas de doutes que les protagonistes fussent des policiers. Pour les agents, ils relèvent qu’il s’agit d’effectifs en civil et en tenue. Ils relèvent que les gestes techniques en opération sont assez mal réalisés mais sans actions illégitimes.
Il n’y a eu en aucun cas de blessures qui auraient objectivement posé la question de la proportionnalité de l’usage de la force. A aucun moment il n’a été question du fait que ces deux personnes ne soient pas membres des forces de l’ordre.
Deux autres signalements ont été pris en compte, pour le premier nous avions une victime dépôt de plainte, pour un second nous avions une photo peu explicite envoyée à la direction centrale des CRS. Trois signalements sur des faits reprochés à des policiers, le 3 mai, cela a été traité ainsi.
Du côté du Sénat… Collomb assure qu’il n’y a « à ma connaissance, aucun vigile qui travaille au sein du GSPR »
Auditionné par la commission des lois du Sénat, Gérard Collomb a réagi aux déclarations du secrétaire général d’Unité-SGP, Yves Lefebvre, qui avait affirmé plus tôt dans la journée, devant la commission d’enquête du Sénat, qu’ »il semblerait qu’au sein du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République), nous avions un groupe de personnels, hors police et hors gendarmerie, (…) qui étaient des civils et des privés. »
Le ministre de l’intérieur a démenti cette information : « A ma connaissance, il n’y a aucun vigile qui travaille au service du GSPR, qui est un service officiel ». Il ajoute toutefois que « l’usage fonctionnel de ce service » s’organise « au niveau de la présidence de la République ».
Du côté du Sénat… Gérard Collomb est auditionné
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, redit devant les sénateurs ce qu’il avait dit devant les députés la veille : qu’il a été informé des violences commises le 1er mai par M. Benalla après le déjeuner, soit plusieurs heures après la préfecture de police.
Bonjour Curieux. C’est un haut fonctionnaire de l’Assemblée : Damien Chamussy, chef de la division du secrétariat de la commission des lois.
Pierre Morel-À-L’Huissier, député UDI de l’Isère : « M. Benalla était contractuel de droit public. Allez-vous vous opposer à la publication de son dossier administratif ? Vous avez recruté Benalla après la campagne présidentielle, cela justifiait-il le recrutement de Benalla à ce poste et ce statut ? »
Patrick Strzoda : « Sur la communication du dossier administratif, je ne peux pas vous répondre. S’agissant du recrutement, il faisait partie de l’équipe de campagne du candidat élu, il avait des compétences d’organisateur avérées qui ont justifié son recrutement. »
Pierre Morel-À-L’Huissier : « Quelles relations entretenaient M. Benalla avec Yann Drouet [un sous-préfet], qui lui a permis d’obtenir une autorisation d’arme, et qui est intervenu pour autoriser M. Benalla à participer à la manifestation du 1er-Mai ? »
Patrick Strzoda : « Je n’ai pas connaissance des relations entre MM. Drouet et Benalla. »
Elodie Jacquier-Laforge, députée MoDem de l’Isère : « Par rapport au fait que cette mission a été supprimée, quelles réorganisations ont eu lieu derrière ? »
Patrick Strzoda :
J’ai oublié de le préciser : on l’a déchargé d’un pan important de son activité, mais ses missions d’organisateur on les a intériorisées pour les événements qui se produisent au palais de l’Elysée.
« Le 16 juillet, nous avons reçu l’équipe de France victorieuse, accompagnée de 3 000 invités. On ne pouvait pas la programmer, il a fallu en vingt-quatre heures lancer 3 000 invitations, et aménager les locaux et le parc de l’Elysée. C’est là où M. Benalla a une véritable compétence dans cette fonction d’organisation. »
On l’a recentré vers des activités internes au Palais.
Il n’a pas été remplacé dans sa fonction. (…) En clair, il y a des gains de productivité qui ont été faits, il a été décidé de poursuivre ce système jusqu’en septembre pour voir si c’est viable. Si cela ne l’est pas, il y aura recrutement pour le remplacer mais pour l’instant, c’est à effectif constant. »
Eric Ciotti : « Je veux revenir sur les fonctions et les moyens dont disposait M. Benalla dans le cadre de ses fonctions. Les conseillers ou les chargés de mission de l’Elysée bénéficient-ils de traitement, de véhicules, de logements de fonction identiques à ceux dont disposait M. Benalla ? Si non, pourquoi M. Benalla avait-il plus d’avantages ? »
Patrick Strzoda :
Les moyens qui ont été mis à la disposition de M. Benalla pour exercer ses missions ne sont pas des avantages.
« S’agissant de son traitement, son contrat de travail précise qu’il a le droit à un traitement mensuel brut sans autre prime. S’agissant de la voiture, ce n’était pas une voiture de fonction mais de service, pour exercer sa mission qui l’amenait très souvent sur le terrain pour préparer les déplacements. Le véhicule également intégré au cortège présidentiel, ce qui explique les équipements spéciaux installés par le garage de l’Elysée. »
« Il n’y a donc pas d’avantages. Ce sont bien les missions de M. Benalla qui justifiaient ces moyens de fonctionnement, ce n’était ni des privilèges ni des avantages. »
Naïma Moutchou, députée LRM du Val-d’Oise : « Je voudrais revenir sur la sanction infligée par M. Benalla. Pourriez-vous nous expliquer en quoi la sanction vous paraît-elle adaptée ? »
Patrick Strzoda : « Je ne peux que refaire l’analyse que je viens de faire devant vous. Les éléments dont je disposais le 2 mai m’ont conduit à prendre cette sanction, que j’ai considérée comme adaptée, proportionnée à un comportement individuel fautif. »
Je comprends parfaitement qu’on puisse considérer qu’elle ne soit pas adaptée, mais en ce qui me concerne j’assume ma décision.
Laurent Simonin est donc désormais accusé à la fois par Patrick Strzoda, mais aussi par le préfet de police de Paris Michel Delpuech ainsi qu’Alain Gibelin, directeur de la DOPC, d’avoir autorisé la présence de M. Benalla le 1er mai sans en référer à sa hiérarchie et hors du cadre réglementaire.
M. Simonin est par ailleurs mis en examen pour « détournement d’images issues d’une vidéoprotection » et « violation du secret professionnel », suspecté d’avoir contacté le 18 juillet M. Benalla pour lui communiquer des images de vidéosurveillance du 1er-Mai.
Patrick Strzoda précise les focntions de M. Benalla :
« Dans cette fonction, M. Benalla n’est pas le responsable des services dont il est chargé d’assurer la coordination. Il n’est pas responsable ni du groupe de sécurité de la présidence de la République, ni du commandement militaire, ni des forces de sécurité des départements qui accueillent le président, et qui sont placés sous l’autorité du préfet territorialement compétent. Il n’est pas le directeur des services de sécurité. »
Il peut en revanche donner des orientations qui ont des incidences sur l’organisation des services telles qu’elle était prévue. Il faut parfois changer le programme, les horaires…
Il avait une autre fonction, il était en charge de l’organisation du programme d’accueil des personnes et personnalités que le président invite pour le 14-Juillet. (…) M. Benalla avait une troisième mission : l’organisation des déplacements non officiels des déplacements du président de la République.
Yaël Braun-Pivet : « Etait-ce la première fois [qu’il participait à une manifestation en tant qu’observateur] ? »
Patrick Strzoda : « C’est la première fois qu’il m’en a demandé l’accord. »
Yaël Braun-Pivet : « Donc vous ne savez pas s’il y est allé d’autres fois sans vous le demander ? »
Patrick Strzoda : « A ma connaissance non. »
Le directeur de cabinet de l’Elysée revient sur les critiques concernant les sanctions, que « certains considèrent (…) pas adaptées aux faits ».
Je mesure le trouble et l’émotion que le comportement de ce chargé de mission a pu susciter, notamment chez nos forces de sécurité. (…)
Ce qui s’est passé, c’est le comportement individuel fautif d’un chargé de mission, pour lequel une information judiciaire est ouverte aujourd’hui et une sanction administrative a été immédiatement prise. Il appartient désormais à la justice de poursuivre ces individus.
« Le président de la République (…) m’a demandé de rappeler le cadre juridique dans lequel s’inscrit mon audition : je dois veiller à respecter la séparation des pouvoirs, je ne pourrai donc pas répondre à des faits portant sur des faits donnant lieu à une enquête judiciaire ou à des faits portant sur l’organisation interne de la présidence de la République. »
M. Strzoda : J’ai immédiatement porté connaissance de ces informations au secrétaire général de la présidence, qui est chargé d’informer quotidiennement le président quand celui-ci est en déplacement à l’international. Le président était à ce moment-là en Australie, et sur le point de se rendre en Nouvelle-Calédonie. Le secrétaire général a informé le président du comportement de M.Benalla et lui a dit qu’il est proposé de prendre une sanction à son égard.
La sanction a été prise par mes soins : d’une part une suspension de quinze jours, sans traitement, et d’autre part une modification des missions équivalant à une rétrogradation puisque il s’est vu déchargé de l’organisation des déplacements du président de la République.
Cette sanction a fait l’objet d’un courrier notifié le 3 mai, qui figure dans son dossier. Il précise qu’en cas de nouveau comportement fautif, il serait licencié. M. Benalla a été démis de ses fonctions du 4 au 22 mai.
Propos introductif de M. Strzoda sur le déroulé de sa journée du 1er mai. Cette journée, je l’ai passée au bureau, à travailler, à me tenir informé de l’évolution de la situation des manifestations, à Paris notamment. J’ai appris le lendemain matin, le 2 mai, qu’un chargé de mission de l’Elysée aurait eu un comportement inapproprié et choquant. Je l’ai appris en voyant une vidéo montrée par le conseiller en charge des réseaux sociaux, qui montrait une scène d’affrontements violents, une scène de poursuite assez confuse, et une autre qui est celle de l’intervention de M. Benalla.
J’ai immédiatement convoqué l’intéressé et je lui ai demandé des explications. Il a confirmé sa présence sur les lieux et a justifié son comportement je cite : “pour aider les policiers pris à partie par des manifestants violents et qui ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre”.
Je l’ai informé que sa participation à une opération de maintien de l’ordre ne faisait pas partie de sa mission d’observation et que son comportement fautif était inacceptable et ferait l’objet d’une sanction
L’audition de M. Strzoda commence. Il sera interrogé sur les manquements ayant conduit aux faits commis par Alexandre Benalla, proche collaborateur d’Emmanuel Macron accusé, notamment, de violence sur deux manifestants en marge du défilé du 1er-Mai à Paris. Le directeur de cabinet de l’Elysée prête serment.
Passe d’armes entre Philippe Gosselin, député de la Manche, et Yaël Braun-Pivet sur le mode d’organisation de la commission d’enquête de l’Assemblée.
L’audition de Patrick Strzoda, directeur de cabinet de l’Elysée va commencer. Avant cela, Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale et co-rapporteure de la commission d’enquête parlementaire dédiée à l’affaire Benalla, lit la lettre d’Alain Gibelin, directeur de l’ordre public à la préfecture de police de Paris, auditionné par la commission d’enquête hier soir, et qui revient sur certaines de ses déclarations.
Bonjour,
Non, d’ailleurs nous allons suivre dans ce direct l’audition de M. Strzoda, prévue à 16 h 30, dans quelques minutes donc.
La séance des questions au gouvernement est terminée.
C’est reparti sur l’affaire Benalla, avec Laurence Trastour-Isnart, députée Les Républicains des Alpes-Maritimes. Il s’agit de la dernière question :
« L’affaire Benalla a révélé au grand jour les dérives d’un président jupitérien. Comment accepter que le président confie autant de privilèges à un jeune homme de 26 ans aux fonctions obscures ? (…) Comment justifier ce système monarchique où notre pays est confié à un cercle de conseillers tout-puissants ? On assiste aux dérives du pouvoir central qui veut supprimer tous les contre-pouvoirs pour accentuer les siens. »
[Agitation dans les ranges des députés]
Edouard Philippe : « Il n’existe aucune police parallèle. Les dysfonctionnements ont fait l’objet d’une demande du président au secrétaire général de l’Elysée, ces dysfonctionnements et l’organisation vont être corrigés. »
Bonjour Pierre, le nombre est toujours le même : 15 questions par séance de questions au gouvernement.
Nouvelle pause, avec des questions qui ne concernent pas l’affaire Benalla – objet de ce suivi en direct.
Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France insoumise à l’Assemblée : « La crise est là, mais la vérité se dérobe. Nous demandons l’audition du seul qui la connaisse toute entière : le président. (…) Quelles sanctions politiques comptez-vous prendre autour de vous pour que la vertu politique soit rétablie ? »
Edouard Philippe : « Le premier à s’être exprimé publiquement sur cette affaire, c’est moi, la semaine dernière, jeudi, devant le Sénat lors des questions au gouvernent. J’ai été le premier à répondre. Je me tiens encore aujourd’hui devant vous. Tirer les conséquences de procédures qui ne sont même pas terminées, je pense que c’est une mauvaise méthode. Comptez sur moi pour en prendre lorsque j’aurai l’ensemble des conclusions. »
Bonjour Franck. Nous ne censurons rien mais nous avons ouvert ce suivi en direct en lien avec l’affaire Benalla, pour suivre les questions au gouvernement et ensuite les auditions de la commission d’enquête de l’Assemblée. C’est pour cela que nous ne rapportons pas les questions et les réponses qui portent sur un tout autre sujet. Par ailleurs, nous diffusons, en tête de ce live, le direct de LCP qui retransmet l’intégralité des questions, si cela vous intéresse.
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