Iran: Rohani promet une riposte aux sanctions américaines

Avec notre correspondant à Téhéran,  Siavosh Ghazi

Dans sa première réaction aux sanctions américaines, le président Rohani a affirmé qu’on ne pouvait pas à la fois vouloir des négociations et imposer des sanctions contre l’Iran.

« En même temps que des sanctions, que signifie proposer des négociations, demande Hassan Rohani. Si quelqu’un, face à son concurrent ou son ennemi, sort un couteau et lui plante le couteau dans le bras et demande en même temps de négocier, la réponse est qu’il doit d’abord remettre son couteau dans sa poche et venir à la table des négociations et à la logique des négociations. Ils cherchent à créer le doute chez les Iraniens dans une guerre psychologique. »

Dans son intervention télévisée, le président Rohani a donc rejeté toute négociation avec les Etats-Unis dans la situation actuelle.

Avant même leur entrée en vigueur, les nouvelles sanctions américaines ont durement touché l’économie iranienne avec une chute vertigineuse de la monnaie iranienne. Cette chute a provoqué une très forte augmentation des prix de tous les produits, notamment de consommation courante.

Dans les magasins, certains produits commencent à manquer. Ce qui accentue encore les craintes de la population.


Dans les rues de Téhéran, l’heure est au pessimisme

Sajjad est un jeune ingénieur en développement de 35 ans venu fumer le narguilé avec deux de ses copains sur une place du centre de Téhéran :

« Les sanctions vont créer une telle paralysie que cela dépassera les capacités d’endurance des gens, estime-t-il. Je dois personnellement passer plus de temps pour assurer mes besoins. Peu à peu, que nos économies vont se tarir, vous allez vous rendre compte qu’avant on pouvait peut-être sortir une fois par mois, mais maintenant ce n’est plus possible. Dans la société pour laquelle je travaille, de nombreux travailleurs afghans ou étrangers sont en train partir. Très directement, ils vous disent, en montrant les billets de banque de leurs pays, que leur monnaie nationale a plus de valeur que la nôtre et qu’ils vont rentrer au pays même s’ils ne pourront pas trouver de travail sur place et vont ensuite en Turquie. »

Davoud, un coursier de 24 ans, entouré de plusieurs de ses camarades, attend sous la chaleur un client sur une place du nord de Téhéran :

« Soyez certain que le dollar va encore augmenter beaucoup, commente-t-il. Plus on s’approche du mois de novembre et de l’application des sanctions pétrolières, ce sera le tarissement des ressources du pays. Du matin au soir, on est assis avec les copains pour parler, notamment des sanctions. On a le stress pour savoir ce que vont devenir notre femme et nos enfants. Personnellement, je suis arrivé au point zéro. Par rapport à il y a six mois, on achetait un kilo de riz 80 000 rials, aujourd’hui, il vaut le double. Il y a quelques jours, je suis allé dans un supermarché, il n’y avait pas un litre d’huile ni de sauce tomate. »

S.G.


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