Murielle Ahouré: «Mettre le paquet en 2019» aux Mondiaux d’athlétisme

RFI : Murielle Ahouré, cette victoire finale sur 100 mètres, en Ligue de Diamant, récompense-t-elle une saison exceptionnelle, marquée par un titre mondial sur 60 mètres en mars dernier ?

Murielle Ahouré : Oui, absolument. J’ai commencé la saison avec le titre de championne du monde après lequel je courais depuis 2012. Enfin, en 2018, j’ai gagné. Et surtout, c’était formidable d’être la première Africaine à le faire, de surcroît en courant sous les 7 secondes, en 6.97. J’étais très contente de pouvoir hisser très haut le drapeau de la Côte d’Ivoire.

En Ligue de Diamant, on attendait peut-être davantage une victoire finale de votre compatriote Marie-Josée Ta Lou, sur 100 mètres. Mais c’est finalement vous qui êtes repartie avec le diamant remis au vainqueur !

(Elle rit) Oui, avec le diamant ! Mon entraîneur me dit toujours que les gens se souviennent du début et de la fin mais pas de ce qu’il se passe entre les deux, que ce sont juste les finales qui comptent. Mon but était de gagner le diamant, cette saison. J’ai donc pris davantage mon temps que les autres. Je me suis entraînée très dur. Je me suis rendue aux compétitions après avoir effectué de lourdes séances. Je me suis battue. Tout ça, c’était pour préparer la finale de la Ligue de diamant. […] J’ai gagné et je suis donc super contente.

Vous avez donc honoré vos deux grands rendez-vous de la saison.

Oui, c’est bien ça. C’est une année durant laquelle il n’y avait rien. C’était juste une saison pour me remettre en marche après une année très dure pour moi, durant laquelle j’ai perdu mon père. Il fallait aussi que je me remette en condition d’un point de vue physique car je n’avais pas disputé beaucoup de compétitions. […] J’en ai disputé beaucoup moins que d’habitude mais j’ai essayé de bien les choisir. […]

Qu’avez-vous changé pour parvenir à ces résultats-là ? Qu’est-ce qu’il pouvait vous manquer, par le passé, malgré votre expérience ?

Je me focalise désormais beaucoup plus sur les grandes compétitions. Je viens tout juste d’avoir 31 ans. Il faut faire très attention lorsqu’on commence à prendre un peu d’âge. Il faut se préserver davantage et ne pas trop s’éparpiller, ne pas courir à gauche et à droite… Il faut bien planifier sa saison. […]

En 2019, il y aura les Championnats du monde en extérieur où vous avez déjà remporté l’argent mais pas l’or…

Oui, il me manque juste l’or. (Elle rit) C’est ça l’objectif, parce que j’ai décroché cinq médailles aux Championnats du monde : quatre médailles d’argent et une en or, mais en salle. Je continue donc à travailler dur pour cet objectif et pour les Jeux olympiques 2020. Je gère les choses saison après saison. Cette année, mon but était de disputer suffisamment de compétitions pour être en forme et mettre ainsi le paquet en 2019. Parce que c’est l’année prochaine et celle d’après qui sont très très importantes.

Propos recueilli par Eric Chaurin et retranscrits par rfi.fr


Continuer à lire sur le site France Info