Dans le sillage de l’affaire Maurice Audin, la famille Ben Barka se mobilise

Il n’y a pas qu’à Alger que la décision du président français dans l’affaire Maurice Audin est saluée comme une avancée majeure. Interrogé par RFI, Bachir Ben Barka, fils du célèbre opposant marocain Mehdi Ben Barka, demande à son tour à Emmanuel Macron la levée du secret défense dans une affaire où la France est fortement soupçonnée d’avoir joué un rôle de premier plan.

En 1965, ce professeur de mathématiques, figure de la gauche marocaine, est enlevé à Paris devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, par deux policiers français. Il est ensuite conduit dans une villa en banlieue, dernier lieu où il est aperçu vivant. Plus de 50 ans après les faits, on ne sait toujours pas précisément dans quelles conditions il a été tué, ni où se trouve son corps.

« Dans la foulée de la décision qui a été prise et de pour laquelle nous nous félicitons, qui est une grande avancée dans ce travail de mémoire et de vérité, nous pensons qu’il serait aussi temps que d’autres affaires puissent profiter de cette ouverture, confie Bachir Ben Barka. Nous demandons que la France aide la justice française à faire toute la lumière sur le sort de mon père. »

M. Ben Barka rappelle que sa famille lutte depuis des décennies : « Les responsabilités sont partagées entre la France et le Maroc. Elles sont essentiellement marocaines, mais il y a aussi des complicités françaises. (Or) l’Etat français use et abuse de la notion de secret défense pour empêcher la justice française d’accéder aux archives des services secrets français. »

Et d’en appeler directement au chef de l’Etat français : « C’est le pouvoir politique qui peut décider de lever le secret défense. Et je pense que le président de la République est le pouvoir suprême qui peut, dans la suite des déclarations à propos de Thomas Sankara, dans la suite des déclarations autour de Maurice Audin, aider la justice en déclassifiant l’ensemble des documents. »

► Écouter sur RFI : Bachir Ben Barka invité de la rédaction le 29 octobre 2017


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