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Accord Vatican-Chine: une étape, mais encore beaucoup de questions en suspens

Jusqu’ici, il y avait des évêques nommés par Pékin et des évêques nommés par le Vatican. La plupart étaient reconnus par les deux parties, mais certains non. Pékin faisait la chasse aux évêques du Vatican, et Rome a excommunié plusieurs évêques nommés par les autorités chinoises.

« Il y a deux Eglises en Chine, explique l’historien des religions Odon Vallet. Une Eglise officielle, reconnue par le gouvernement, dont les évêques ne sont pas tous reconnus par le Vatican. Et puis une Eglise de la clandestinité, qui a été très souvent persécutée, parce que ses évêques n’étaient pas acceptés par le gouvernement et parfois d’ailleurs, ils étaient nommés dans le plus grand secret par le Vatican. »

L’accord entre Pékin et le Vatican va donc résoudre un sujet de tension vieux de 70 ans, rappelle le chercheur Odon Vallet. « Le Vatican et la Chine sont brouillés depuis 1949. La Chine maoïste voulait absolument contrôler la nomination des évêques. Ce qu’il y a de nouveau, c’est qu’on a fait un compromis par lequel les évêques seraient nommés par accord entre le gouvernement chinois et le Saint-Siège. »

La popularité du pape

Pour les chrétiens de l’Église officielle chinoise, c’est la fin d’un pincement au cœur : ces fidèles respectent en général le gouvernement chinois, mais ne pouvaient pas officiellement évoquer l’autorité du Vatican et du pape.

Or le pape est très populaire. Il n’est pas rare de croiser des grandes affiches à son effigie dans les églises officielles. On les retire simplement le jour où des responsables locaux viennent visiter les lieux, explique notre correspondant Shanghai, Simon Leplâtre.

Les craintes de l’Eglise clandestine

Mais pour les autres, les membres de l’Église « souterraine », l’affaire est plus compliquée. Ceux-là ont toujours reconnu le Vatican, mais ils ne reconnaissent pas l’organe du gouvernement chinois qui contrôle l’Église. Et beaucoup de fidèles s’interrogent sur leur avenir, l’accord ne mentionnant aucune garantie en matière de liberté religieuse.

L’accord entre Rome et Pékin enlève certes un sujet de conflit mais il est loin d’être le seul. Pékin a toujours combattu cette Église non déclarée, a emprisonné des évêques rebelles. Et en ce moment la pression est maximale. Des lieux de culte non déclarés sont détruits régulièrement. Il faudra donc bien plus pour réconcilier les catholiques de Chine.


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