A la Une

Jeune femme frappée à Paris : « On peut regretter » que le harcèlement sexuel n’ait pas été retenu contre l’agresseur présumé

La victime, qui avait publié sur les réseaux sociaux les images de vidéosurveillance montrant son agression, a confié à Libération son sentiment « de ne pas avoir obtenu justice ». Jeudi sur franceinfo, son avocate, maître Noémie Saidi-Cottier, regrette cette décision.

L’homme qui avait été filmé en juillet giflant violemment une femme, Marie Laguerre, à Paris n’est jugé ce jeudi que pour des faits de violence aggravée avec arme, et non de harcèlement sexuel. C’est ce qu’a décidé le parquet de Paris.

La victime a confié à Libération son sentiment « de ne pas avoir obtenu justice ». Avant même ce procès, son avocate, Me Noémie Saidi-Cottier, regrette cette décision, elle l’a dit ce jeudi à franceinfo. L’article 222-3 du Code pénal précise qu’il doit y avoir répétition des faits reprochés pour que le « harcèlement sexuel » soit retenu, ce pourquoi « juridiquement, ce n’est pas absurde non plus [que le prévenu] soit renvoyé simplement pour violences », explique l’avocate.

Néanmoins, « le parquet aurait peut-être pu le renvoyer pour du harcèlement sexuel et se serait posé la question de la répétition, continue maître Noémie Saidi-Cottier. Ce que Marie dit, elle, c’est que ça dure, que pour elle ça dure plusieurs secondes et puis il recommence, parce que ce n’était pas instantané. La question aurait pu être posée, au moins qu’il ait à répondre de ce qui a dérangé la partie civile. »

Selon l’avocate, le fait que cet homme ne soit renvoyé que pour violences démontre « une chose » : dans la société française, à l’époque, pour la justice, il n’était pas interdit d’invectiver une jeune femme comme cela. » A savoir par des insultes, des bruits et remarques obscènes. L’homme l’avait ensuite frappée et la scène avait été filmée par des caméras de vidéo-surveillance d’un bar du 19e arrondissement.

Une semaine après l’agression de Marie Laguerre, le 3 août, la loi Schiappa de lutte contre les violences sexuelles et sexistes était promulguée. Avec cette loi, une personne poursuivie pour les mêmes faits dans les mêmes circonstances pourrait aussi devoir répondre d’outrage sexiste et recevoir une contravention et l’obligation de suivi d’un stage.


Continuer à lire sur le site France Info