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La Turquie accuse l’Arabie saoudite d’avoir assassiné le journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul

Selon la police turque, le journaliste saoudien, critique du pouvoir, est entré au consulat saoudien d’Istanbul et n’en est jamais ressorti. 

Tension diplomatique entre Ankara et Ryad. La police turque affirme, dimanche 7 octobre, que le journaliste et éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi, porté disparu depuis mardi, a été tué à l’intérieur du consulat de son pays, à Istanbul. Selon la police, un groupe de 15 Saoudiens a fait l’aller-retour à Istanbul, mardi, pour se trouver au consulat en même temps que Jamal Khashoggi. La police ajoute que le journaliste « n’est plus ressorti » du consulat, après y être entré pour effectuer une démarche administrative.

L’agence de presse officielle saoudienne SPA a relayé dimanche un démenti, obtenu auprès d’un responsable du consulat d’Arabie saoudite, sous le couvert de l’anonymat. « Le responsable a démenti avec force ces accusations sans fondement », selon SPA. L’agence a précisé qu’une équipe d’enquêteurs saoudiens se trouvait en Turquie et travaillait avec les autorités locales. « Je ne crois pas qu’il ait été tué », a également déclaré, sur Twitter, la fiancée turque du journaliste, Hatice Cengiz.

Ryad assure que Jamal Khashoggi, éditorialiste très critique du pouvoir de Ryad, qui écrit notamment dans le Washington Post, a quitté le consulat après y avoir effectué ces démarches mardi. « D’après ce que j’ai compris, il est entré et est ressorti après quelques minutes ou une heure. Je ne suis pas sûr », a déclaré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dans un entretien à l’agence Bloomberg. « Nous sommes prêts à permettre au gouvernement turc de venir fouiller nos locaux », a-t-il dit, ajoutant être « très soucieux de savoir ce qui lui est arrivé ». Ces lieux sont sous souveraineté saoudienne, mais « nous n’avons rien à cacher ».

Jamal Khashoggi s’est exilé aux Etats-Unis en 2017 par crainte d’une arrestation, après avoir critiqué certaines décisions de Mohammed ben Salmane et l’intervention militaire de Ryad au Yémen. En signe de soutien, le Washington Post a décidé de laisser vide l’espace qui aurait dû être occupé par la tribune de M. Khashoggi, dans son édition de vendredi.


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