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La première ministre Theresa May quitte Downing Street, vendredi 16 novembre. DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
Alors que la première ministre britannique, Theresa May, affronte la tempête à Londres, des voix se font entendre parmi les brexiters : ils demandent une renégociation de l’accord provisoire conclu avec Bruxelles en début de cette semaine, au terme de dix-sept mois d’intenses négociations. « Je pense que le texte qui nous a été présenté sera rejeté par la Chambre des communes. La première ministre devra donc proposer une autre solution », a dit David Davis, l’ex-ministre du Brexit de Mme May, vendredi 16 novembre.
Vue de Bruxelles, de Paris ou de Berlin, cette demande d’une réouverture des négociations dans la dernière ligne droite, à quatre mois du Brexit, paraît grandement illusoire. Angela Merkel l’a d’ailleurs dit très clairement, jeudi 15 novembre :
« Nous avons un document sur la table, sur lequel le Royaume-Uni et les Vingt-Sept se sont mis d’accord. C’est la raison pour laquelle, pour moi, en ce moment, il n’y a aucune raison de continuer à négocier quoi que ce soit. »
« Cet accord, c’est le meilleur auquel on puisse aboutir collectivement en tenant compte des contraintes de chacun », expliquait un officiel européen, jeudi. « Nous avons épuisé nos marges de manœuvre. Si quelqu’un demande des modifications, il devra prendre ses responsabilités », ajoutait cette source, laissant peu de place au doute.
Un pavé de 558 pages à éplucher
Parmi les vingt-sept Etats membres, certains auraient plutôt tendance à vouloir durcir le texte négocié entre les équipes de Michel Barnier et celles de Theresa May, estimant qu’il ne va pas assez loin dans la protection de leurs intérêts. La France ou l’Allemagne trouvent, par exemple, que l’Union européenne aurait pu davantage renforcer les garde-fous assurant des règles du jeu égales et une concurrence loyale avec le Royaume-Uni, s’il reste dans l’Union douanière dans le cadre du « filet de sécurité irlandais » (la solution trouvée pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande).
La France, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal ou le Danemark s’inquiètent par ailleurs qu’un accord soit remis à plus tard (juillet 2020) sur l’accès de leurs pêcheurs aux eaux britanniques. Les diplomates des Etats membres vont enchaîner les négociations tout ce week-end, afin d’éplucher, ligne à ligne, le pavé de 558 pages désormais sur la table.
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