240 000 « gilets jaunes » mobilisés, un mort et plusieurs blessés aux abords de barrages

Paroles de « gilets jaunes »

Notre journaliste Aline Leclerc est actuellement sur les Champs-Elysées, à Paris, où un rassemblement de « gilets jaunes » est prévu. Témoignages.

Nadine, 55 ans, présente sur les Champs-Elysées, à Paris.

A la présidentielle, Nadine, 55 ans, a voté aux deux tours : « Pour mes deux chiens ! J’ai glissé leur photo dans l’enveloppe, façon de dire qu’ils n’auraient pas fait pire que nos dirigeants… » Attachée à ce droit, elle déplore que les votes comme les siens, qui expriment une colère, ne soient pas davantage pris en compte. C’est aussi pour ça que ce matin, elle a mis son gilet jaune, pour venir, seule, rejoindre les petits groupes présents sur les Champs-Elysées. 

Elle est postière à Ivry-sur-Seine. « Je travaille pour un service public qui n’en n’est plus un », précise-t-elle, aussitôt, amère. Son fils de 34 ans travaille aussi à La Poste, mais n’a plus le statut de fonctionnaire. Pour suivre sa conjointe, il est parti vivre en Seine-et-Marne, et fait 160 km chaque jour, aller-retour pour travailler.

« Vous comprenez l’essence, c’est une dépense qui fait partie de sa vie. Ils sont obligés compter chaque centime. Alors j’essaye de les inviter souvent, une bouffe à la maison, c’est toujours ça qu’ils n’ont pas à sortir. » 

Le gilet jaune de Nadine, présente sur les Champs-Elysées.  

Sur son gilet, elle a écrit son credo : que baisser les taxes serait une façon de relancer la consommation et ainsi l’économie française. 
Ce matin, elle qui a déjà manifesté souvent « depuis ses 16 ans » était choquée de voir, sur les Champs Elysées, les CRS tout faire pour disperser le mouvement – aucune déclaration de manifestation n’avait été déposée, et encore moins autorisée.

« Y’a aucune violence dans notre mouvement, on n’est pas des casseurs. Notre but c’était juste de marcher vers l’Elysée, l’Elysée c’est quand même chez nous à la base. » 


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