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« Gilets jaunes » : « Macron nous a dit que les 80 km/h et la baisse des APL étaient une connerie », racontent deux maires qui l’ont rencontré

L’échange a eu lieu vendredi à l’Elysée avec une quinzaine d’élus locaux des Yvelines, à l’initiative de ces derniers. Ils estiment que le chef de l’Etat s’est montré à l’écoute.

« On a sorti la machine à baffes pendant trois heures. » Arnaud Péricard, maire (Les Républicains) de Saint-Germain-en-Laye, et Karl Olive, premier édile de Poissy, deux villes des Yvelines, racontent, dimanche 9 décembre, à franceinfo, Europe 1 et au Parisien leur entretien « sans filtre » avec le président de la République, vendredi. Tous les deux n’étaient pas seuls : une quinzaine de maires et d’élus des Yvelines, membres de l’association « Génération terrain », ont également participé à cet échange.

« Aujourd’hui, les gens veulent voir votre tête au bout d’une pique ! », « Vous êtes mal aimé, rejeté », ont notamment lancé des participants. « Des choses ont été dites, parfois pas très agréables, car l’exaspération de bon nombre de Français à son endroit est vraiment très forte », raconte dans Le Parisien Arnaud Péricard, cofondateur du collectif.

« Le président a répondu de manière cash. Il a dit que les 80 km/h était une ‘connerie’. On a beaucoup parlé de la baisse des APL, et il a aussi dit que c’était une ‘connerie' », a poursuivi le maire de Saint-Germain-en-Laye sur Europe 1. « On a aussi parlé de sa manière d’être et de sa communication. On lui a dit qu’il y avait certaines phrases parfois malheureuses et à ne pas prononcer. Il nous a dit en être conscient », poursuit Arnaud Péricard dans Le Parisien.

Karl Olive, qui a présenté à Emmanuel Macron quelques pistes sur la politique sociale et fiscale, raconte à franceinfo être à l’initiative de cette rencontre : « J’ai envoyé un SMS au président de la République dimanche dernier en lui disant ‘monsieur le président de la République, quand allez-vous décider enfin de vous appuyer sur celles et ceux qui sont en prise directe avec le terrain, avec les « gilets jaunes » et aussi sur ceux qui ne le portent pas, c’est-à-dire les maires de terrain ?' »

Emmanuel Macron a donc accepté la proposition. « L’objectif était que nous soyons isolés pendant deux heures, finalement ça a duré plus de trois heures », rapporte le maire de Poissy. « Je pense qu’il a entendu le message et si ce n’était pas le cas, on va faire comme un certain nombre d’élus, on va rendre les clés », insiste-t-il.


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