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« Gilets jaunes » : quatre questions sur la cagnotte pour les policiers blessés pendant le mouvement

Cette campagne de dons a été lancée par Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle a dépassé les 150 000 euros en quelques heures.

Cagnotte contre cagnotte. Pour répondre à la collecte lancée pour soutenir Christophe Dettinger, l’ancien boxeur accusé d’avoir frappé des gendarmes, Renaud Muselier, président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a mis en ligne, mardi 8 janvier, une cagnotte pour les forces de l’ordre blessées lors des manifestations des « gilets jaunes ». A 10h30, mercredi 9 janvier, plus de 170 000 euros avaient ainsi été collectés.

Qui l’a lancé et pourquoi ?

Cette cagnotte est portée par Renaud Muselier, président LR de la région Paca et ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Elle se veut une réponse à celle lancée pour soutenir Christophe Dettinger. « En dehors du caractère absolument amoral de cette démarche, qu’il convient de dénoncer, il est de notre devoir en tant qu’amoureux de la République de répondre à cette initiative », écrit l’élu dans le texte de présentation de la cagnotte.

Quand on s’attaque à un policier, à un gendarme ou à un sapeur-pompier, c’est en réalité à la France que l’on s’attaque.Renaud Museliersur Leetchi.com

Qui participe ?

Les commentaires laissés par les quelques 6 000 donateurs permettent de se faire une idée de leur profil et de leurs motivations. « Merci à ceux qui respectent et protègent la liberté », « Soutien aux forces de l’ordre et CRS », « Merci à ceux qui nous protègent et gardent leur sang-froid », ont écrit des donateurs sur la page de la cagnotte. Beaucoup restent anonymes ; certains s’identifient comme « adhérent LREM », pompier volontaire, membre « des FDO » (forces de l’ordre), « grand-mère de 83 ans » ou encore « gilet jaune » de l’Allier. « Je soutiens à 100 % les revendications des GJ [gilets jaunes], mais il est hors de question de légitimer d’une certaine manière les violences à l’égard des forces de l’ordre, de même qu’il faut condamner les violences policières lorsqu’elles sont avérées », commente un autre donateur.

Où ira l’argent ?

La somme récoltée sera reversée à l’Amicale de la police nationale, une « association d’entraide » qui œuvre pour les gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers et pourra la répartir entre les membres des forces de l’ordre blessés, a précisé à l’AFP un porte-parole de Renaud Muselier. Sur son site, l’association explique que l’un de ses objectifs est de « contribuer à tout acte de solidarité en faveur d’organisation ou de tel ou tel de ses adhérents présentant un cas social important maladie grave, invalidité ou en cas de décès ». Contactée par franceinfo, l’amicale n’a pas souhaité faire de commentaire.

Est-elle légale ?

Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes posent la question de la légalité de cette cagnotte, en mettant en avant l’article 113-12 du réglement général de la police nationale. Ce dernier stipule en effet qu’« il est interdit de se prévaloir de la qualité de fonctionnaire actif de police ou, en tant que tel, de mandater tout intermédiaire pour effectuer, auprès de particuliers, d’associations, d’entreprises ou de sociétés, des collectes et démarches, en vue, notamment, de recueillir des fonds ou des dons ». Cet article ne concerne cependant pas l’Amicale de la police nationale, habilitée à recevoir des dons, comme toute association.


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