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Scores décevants partout, déroute dans les Hauts-de-France… Un premier tour des régionales à oublier pour La République en marche

Pas de miracle pour la majorité présidentielle. La République en marche (LREM) n’a obtenu que 10,4% des suffrages au niveau national, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, à l’issue du premier tour des élections régionales dimanche 20 juin. Le parti fondé par Emmanuel Macron en 2016 est arrivé en tête dans aucune des 13 régions de France métropolitaine.

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« C’est un échec » pour la majorité présidentielle, estime Olivier Rouquan, politologue, chercheur associé au Centre d’études et de recherches de sciences administratives et politiques (Cersa). « L’abstention a pénalisé le Rassemblement national, mais aussi LREM. »

Malgré 15 ministres ou secrétaires d’Etat venus grossir les rangs des listes de la majorité présidentielle, LREM a recueilli de faibles scores, notamment en Ile-de-France, où Laurent Saint-Martin, épaulé par les ministres Marlène Schiappa, Amélie de Montchalin et Emmanuelle Wargon, est arrivé seulement en quatrième position avec 11,8% des suffrages. C’est encore pire dans les Hauts-de France où la liste menée par Laurent Pietraszewski, secrétaire d’Etat chargé des Retraites, est éliminée dès le premier tour avec 9,1%, en dépit des renforts d’Eric Dupond-Moretti et d’Agnès Pannier-Runacher, ministres de la Justice et de l’Industrie. En Centre-Val de Loire, le ministre Marc Fesneau arrive à une décevante quatrième place avec 16,3% des voix.

En revanche, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la liste de la droite et du centre de Renaud Muselier, soutenue par LREM, arrive en deuxième position derrière le Rassemblement national avec 33% des votes exprimés. La majorité présidentielle parvient également à se maintenir en Bretagne avec Thierry Burlot, qui recueille 15,4% des suffrages, en troisième position.

Alors, quelle stratégie va adopter LREM en vue du second tour ? « Partout où il y a un risque avéré qu’une région puisse être dirigée demain par l’extrême droite, on prendra nos responsabilités », a déclaré le délégué général du parti présidentiel, Stanislas Guerini, sur RTL. « J’appellerai partout à tendre la main aux autres formations politiques pour effectivement bâtir un front républicain d’adhésion pour battre l’extrême droite »a-t-il précisé, alors que plusieurs candidats LREM ne peuvent se maintenir au deuxième tour, d’après les premières estimations.

Ces scrutins régionaux auront cependant conduit La République en marche à poursuivre son objectif : faire exploser la droite avant la course à l’Elysée. D’abord en semant la zizanie en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où des fidèles du chef de l’Etat ont rejoint la liste du président LR de la région. Une alliance vécue comme un psychodrame au sein du parti Les Républicains, à tel point que le maire de Nice, Christian Estrosi, et son homologue toulonnais, Hubert Falco, ont décidé de claquer la porte.

Enfin, ce scrutin a été l’occasion pour Emmanuel Macron d’effectuer un tour de France à la rencontre de la population. Le président de la République « est en campagne, qu’il le reconnaisse, ça sera plus clair, ce sera plus respectueux des Français », a ainsi estimé Xavier Bertrand, candidat déclaré à la présidentielle et président sortant des Hauts-de-France. La majorité présidentielle va désormais chercher « à faire oublier cet épisode » des élections régionales en vue de l’élection de mai 2022, estime le politologue Olivier Rouquan.


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