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Loi homophobe en Hongrie : l’Elysée « regrette profondément » le refus de l’UEFA de parer le stade de Munich des couleurs arc-en-ciel mercredi soir

L’Elysée prend position au lendemain du refus de l’UEFA de laisser le stade de Munich, l’Allianz Arena, afficher les couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBTQI+ à l’occasion du match Allemagne-Hongrie, mercredi 23 juin à 21 heures, dans le cadre de l’Euro de football.

« Nous regrettons profondément la décision de l’UEFA d’interdire que le stade de Munich soit illuminé aux couleurs LGBTQI », a déclaré un conseiller de la présidence française mercredi alors que la ville allemande voulait illuminer l’enceinte aux couleurs arc-en-ciel pour protester contre une loi adoptée mardi 15 juin par le Parlement hongrois et jugée discriminatoire envers les homosexuels.

« La capitale du Land (de Bavière) a pour valeurs la diversité, la tolérance et l’égalité dans le sport et dans toute la société« , avait déclaré mardi le maire SPD (social-démocrate) de Munich, Dieter Reiter, et l’illumination du stade se veut « un signe visible de solidarité avec la communauté LGBTI de Hongrie »Ce projet visait à répondre à cette loi hongroise qui va conduire, selon des ONG, à interdire des programmes éducatifs, publicités, livres ou séries dans lesquels l’homosexualité est évoquée.

« On a des regrets car, certes, l’UEFA est une instance religieusement neutre et apolitique, mais qui a des valeurs, et qui a souvent fait la promotion du respect et des droits des minorités, et de ce point de vue là elle renonce à ces valeurs », a estimé l’Elysée, ajoutant : « Elle ne veut pas en faire un acte politique mais en renonçant à ces valeurs, c’est un acte politique qui est pris ».

La nouvelle loi hongroise est « un sujet très vif de préoccupation » pour l’Elysée, qui voit comme « une bonne nouvelle du point de vue des valeurs » que la Commission européenne ait engagé une procédure d’infraction. Cela montre que « l’Europe est en capacité de réagir en cas d’atteinte profonde » à ses valeurs, a ajouté le conseiller, estimant que « les amalgames faits (en Hongrie) entre homosexualité et pédophilie sont ignominieux ».

L’Union européenne s’est dite mardi « très préoccupée » par cette loi et Bruxelles examine sa légalité, a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

L’UEFA a réaffirmé mercredi sa décision en assurant que sa décision n’était pas « politique », à la différence de la demande de Munich. L’instance qui dirige le football européen a par ailleurs paré sur Twitter son propre logo des couleurs arc-en-ciel en réaffirmant son « engagement ferme » contre l’homophobie.


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