A la Une

Procès de Valérie Bacot : « Elle est non coupable », clament ses enfants au deuxième jour du procès

« On nous a envoyé péter. » Devant les assises de Saône-et-Loire, plusieurs proches de Valérie Bacot ont accusé, mardi 22 juin, la gendarmerie de n’avoir « rien fait » contre les violences subies par la femme battue qui ont mené, selon eux, à ce qu’elle tue son mari. Daniel Polette, qui avait violé Valérie Bacot à l’âge de 12 ans quand elle était encore sa belle-fille, est devenu à la fois son mari et son proxénète. Elle l’avait abattu d’une balle dans la nuque le 13 mars 2016.

Leur fils Kévin Polette et Lucas Granet, petit-ami de la seule fille de la fratrie, disent avoir tenté par deux fois en février 2016 de signaler les violences aux forces de l’ordre. « On est allé à la gendarmerie, a raconté Kévin Polette, 21 ans, lors de l’audience mardi. Mais on nous a dit : ‘on ne peut rien faire’. » L’enquête n’a mis au jour aucune trace du passage des adolescents à la gendarmerie, ce qui a rendu l’avocat général dubitatif.

« Mon frère a été voir la gendarmerie et ils n’ont rien fait », a également assuré Dylan Polette, l’aîné de la fratrie, devant les assises de Saône-et-Loire. « On a vécu dans la douleur des coups », a-t-il ajouté, évoquant même une terreur postérieure au décès de son père. « On avait peur qu’il se relève et qu’il nous tue », s’est-il rappelé en évoquant la soirée durant laquelle lui, son frère Kévin et Lucas Granet ont aidé Valérie Bacot à enfouir le corps dans un bois. Les trois hommes ont déjà été condamnés, en 2019, à six mois de prison avec sursis pour recel de cadavre.

« On était terrorisés, a confirmé Karline Polette, fille du couple et petite-amie de Lucas Granet, âgée de 19 ans. Ma maman se faisait énormément battre. » « On devait tout le temps baisser la tête », a ajouté Kévin qui, à 10 ans, avait découvert une des cartes de visite que son père avait fait imprimer pour prostituer sa femme. « Ma mère est non coupable », a-t-il martelé. « Je pense qu’à force, elle serait morte sous les coups, a conclu Dylan Polette. Je ne vois pas comment cela aurait pu finir autrement. On voit tellement de femmes qui meurent sous les coups de leur conjoint. »


Continuer à lire sur le site France Info