A la Une

Euro 2021 : quels enseignements tirer de l’élimination du Portugal, champion d’Europe en titre ?

Pour la première fois depuis 1992, le Portugal n’atteindra pas les quarts de finale de l’Euro. Tenants du titre en 2016, les joueurs de Fernando Santos n’ont pas su trouver la faille face à la Belgique, dimanche 27 juin, et ont quitté la compétition dès les huitièmes de finale, sans avoir eu l’occasion de réellement briller dans la compétition. Voici les raisons pouvant expliquer cet échec.

Un sélectionneur en fin de cycle

Aux côtés de Fernando Santos, la Selecção a remporté deux titres majeurs : l’Euro 2016, ainsi que la Ligue des nations 2019. Mais qui ne se souvient pas de la finale de l’Euro 2016, où Cristiano Ronaldo, sorti sur blessure, galvanisait alors davantage que son entraîneur ses coéquipiers présents sur le terrain ? « D’abord, je voudrais remercier cet homme, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible« , avait-il lâché après leur victoire.

Sa gestion de l’effectif lors de cet Euro a été pointée du doigt, notamment par les supporters. Comme il y a sept ans lors de son arrivée à la tête de l’équipe, le sélectionneur lusitanien veut faire tourner le jeu autour de sa star mondiale, quitte à ne pas permettre aux autres joueurs d’exploiter pleinement leurs qualités. Et cela s’est particulièrement ressenti contre la Belgique : pour la première fois depuis neuf matchs en phase finale de l’Euro, le Portugal n’a pas trouvé le chemin des filets. 

En témoignent également ses choix tactiques face à la Hongrie. Il a fallu attendre au minimum la 70e minute pour voir entrer en jeu Rafa Silva et Renato Sanchez, tous les deux finalement impliqués sur les trois buts du Portugal. Fernando Santos a lui même reconnu ses torts en conférence de presse d’après-match : « C’était ma stratégie, je suis donc le seul responsable. Nous avons resisté, mais quelque chose n’allait pas. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure« .

Mais la jeune génération va encore devoir subir les décisions de son sélectionneur au moins jusqu’en 2024… pour le moment.

Cristiano Ronaldo toujours buteur mais moins influent

Sur le papier, Cristiano Ronaldo affole toujours les compteurs. Grâce à cet Euro, le capitaine portugais a égalé le record de buts, toutes sélections (109) confondues, et est devenu le meilleur buteur de l’histoire du championnat d’Europe, devant Michel Platini. Au total, Cristiano Ronaldo a trouvé le chemin des filets à cinq reprises lors de cette édition 2021. Mais trois de ces réalisations l’ont été sur penalty. 

Est-ce le signe d’une baisse d’influence du capitaine dans le jeu portugais ? En tout cas, l’attaquant a été moins en vue face à la Belgique, et n’a pas eu la faculté à destabiliser les défenseurs adverses. Surtout, il a été moins tranchant dans ses percussions balle au pied et a offert moins de solutions nettes à ses partenaires à travers ses appels. Il a tenté sa chance à quatre reprises, sans toutefois parvenir à faire trembler les filets. Et lorsque Cristiano Ronaldo ne marque pas, le Portugal n’y arrive pas.

Pour autant, malgré son manque d’efficacité offensive, il n’a pas manqué de leadership et n’a pas non plus été avare dans ses efforts défensifs.

Des successeurs décevants

Avec un Ronaldo isolé, les autres armes offensives de la sélection portugaise n’ont pas su prendre le relai. Effectivement, Diego Jota, Bruno Fernandes, Bernardo Silva et Joao Félix n’ont pas vraiment été à la hauteur de l’évènement.

Buteur et passeur décisif à une reprise, Jota n’a pas été aussi performant qu’il a pu l’être cette année en club. Quant à Bruno Fernandes, il a tout simplement été inexistant dans cet Euro. Remplacant lors des rencontres face aux Bleus et à la Belgique, les entrées en jeu du Mancunien ont été loin d’être convaincantes. De mauvaises performances qui pourraient s’expliquer par une certaine usure physique. Entre la reprise des compétitions le 16 mai 2020 et le début de l’Euro, Bruno Fernandes a disputé 81 matchs, club et sélection confondus… soit 6472 minutes.

Bernardo Silva, en manque d’efficacité, n’a terminé aucun match disputé dans cet Euro, n’a pas été décisif, et n’a pas pesé techniquement comme il sait le faire sous les ordres de Pep Guardiola à Manchester City. Enfin, Joao Félix, 21 ans, a été exilé sur le banc face à la Hongrie, puis forfait face à l’Allemagne et à la France. Mais son entrée en jeu face aux Diables Rouges n’a certainement pas convaincu ni son sélectionneur, ni les supporters lusitaniens. 

Seule satisfaction de la jeune génération portugaise : le milieu de 23 ans Renato Sanchez, quasiment irréprochable tout au long de la campagne européenne.  


Continuer à lire sur le site France Info