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Ambiance morne à Perpignan. Réuni en congrès ce samedi, une semaine après la débâcle des régionales, le Rassemblement national (RN) a tenté de camoufler ses scores très décevants dimanche dernier. Pourtant dans le parti, certains commencent à douter pour 2022. Reportage.
Avec notre envoyée spéciale à Perpignan, Anne Soetemondt
« Alors chers amis, je ne sais pas si on va trouver la recette miracle pour lutter contre l’abstention. » Le porte-parole du parti, Laurent Jacobelli, donne le ton. Les mauvais résultats des régionales ne sont que le fruit de l’abstention. Un refrain repris en boucle par tous les orateurs : « Je n’ai pas de solution absolument magique », affirme Edwige Diaz, qui était la candidate aux régionales en Nouvelle Aquitaine.
Le nouveau maire de Moissac, Romain Lopez aborde, de manière feutrée, la question de la stratégie : nationaliser la campagne, investir des candidats envoyés par Paris n’était peut-être pas toujours une bonne idée.
« Parce que ce n’est pas en arrivant dans une commune six mois avant avec un parachute qu’on va arriver aux affaires. Donc, l’implantation locale, elle est clairement importante », insiste-t-il. « On ne peut pas juger d’une élection qui n’a pas eu lieu. Elle n’a pas eu lieu pourquoi ? Il n’y a pas eu d’électeurs », poursuit-il sous les applaudissements. Car si beaucoup n’osent pas évoquer les doutes qui traversent le parti, l’inquiétude est bien là : et si l’échec des régionales était un mauvais signal pour 2022 ? « J’espère que l’année prochaine on sera au second tour déjà, et s’il y a autant d’abstention forcément ça ne le fera pas, quoi », ajoute Romain Lopez.
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Et si la stratégie de Marine Le Pen – dédiabolisation – normalisation – ouverture, n’était pas la bonne ? « Je crois qu’elle perd effectivement pas mal de militants qui ne savent plus trop où elle va. Comme le dit Jean-Marie, il faudrait un peu plus de virilité. On va un peu trop vers la gauche », estime le maire de Moissac.
À dix mois de la présidentielle, Marine le Pen espérait sans doute un meilleur lancement de campagne.
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Ouverture du congrès du RN à Perpignan. Première intervention de l’après-midi, Franck Allisio fait le bilan des dernières élections « nous avons le calme des vieilles troupes (..) avec à notre tête une cheffe de famille qui en a vu d’autres » pic.twitter.com/GbjUDFoBTR
— Anne Soetemondt (@annecha) July 3, 2021
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